mustapha amal 
Le 15 janvier 2025, Royal Air Maroc inaugurait une nouvelle ligne reliant Rabat à Dakhla, s’inscrivant normalement dans son plan stratégique de renforcement des dessertes domestiques et d’amélioration de la connectivité au sein des douze régions du Maroc. Soit !
Cette desserte soulève certes des points positifs indéniables, mais aussi des questions préoccupantes en termes d’impact, de durabilité et d’accessibilité.
Le lancement de cette ligne, fruit d’un partenariat entre RAM et la région Dakhla-Oued Eddahab, offre des prix fixes à 2000 DH aller-retour en classe économique. Bien entendu, cette mesure est clairement destinée à encourager le tourisme dans une région déjà prisée pour ses paysages uniques et son potentiel pour les sports nautiques.
Les deux fréquences hebdomadaires (mercredi et vendredi) posent quand même plusieurs défis à tenir en compte.
Bien que le tarif de 2000 DH semble quelque peu abordable pour certains, il reste tout de même élevé pour une partie importante de la clientèle nationale, habituée aux tarifs alléchants de Ryanair par exemple. Une réflexion sur des subventions ou des prix réduits pour les résidents locaux ou les étudiants pourrait rendre cette offre plus inclusive.
Deux vols hebdomadaires, bien que significatifs, pourraient être insuffisants pour répondre à une demande touristique et économique en forte croissance, surtout pendant les périodes de haute saison.
Le lancement de cette ligne s’inscrit dans une vision plus large de RAM, qui mise sur une meilleure connectivité pour contribuer au développement harmonieux des différentes régions marocaines. Mais de là à ce que la desserte ait de bons jours devant elle demeure un pari risqué. Bien qu’en opérant déjà deux vols quotidiens entre Casablanca et Dakhla, RAM montre son engagement envers cette région stratégique.
C’est clair, la réussite de ce projet dépendra de l’alignement entre l’offre et la demande, ainsi que de la capacité à répondre aux attentes des usagers en matière de ponctualité, de service et de coût. La RAM devra veiller à résoudre les défis liés à l’accessibilité financière, à l’impact environnemental et à l’adéquation de la fréquence des vols pour garantir un succès à long terme.
1. Arrivée tardive à Dakhla (21h30) : Pour les familles ou les touristes avec des enfants, l’arrivée tardive est apparemment inconfortable. Elle impose des déplacements de nuit pour rejoindre leur lieu d’hébergement, ce qui peut être compliqué, surtout dans une région où les infrastructures de transport local sont encore limitées.
2. Retour tardif à Rabat (00h25) : Cet horaire pose réellement des problèmes pour les passagers résidant loin de l’aéroport ou dépendants des transports publics, souvent limités à ces heures tardives. Cela pourrait décourager certains voyageurs.
Les horaires actuels ne permettent pas toujours des connexions fluides avec d’autres vols domestiques ou internationaux, notamment pour les voyageurs utilisant Rabat comme point de transit. Alors qu’un départ de Rabat le matin (par exemple à 08h00) offre une option adaptée aux touristes souhaitant profiter de leur journée dès leur arrivée à Dakhla, ainsi qu’aux professionnels ayant des engagements matinaux. Avancer le vol retour de Dakhla à une heure plus raisonnable (vers 19h ou 20h) rendrait ce créneau plus accessible pour une majorité de passagers, notamment ceux ayant des obligations tôt le lendemain.
Si les tranches horaires actuelles offrent une flexibilité pour certains profils de voyageurs (professionnels et touristes actifs), elles ne sont cependant pas pleinement adaptées aux familles, aux voyageurs occasionnels ou à ceux ayant besoin d’une meilleure connexion avec d’autres moyens de transport. Un ajustement des créneaux ou l’introduction de vols supplémentaires aurait été de bonne guerre pour cette ligne by RAM.
