L’entrepreneuriat féminin est en train de redessiner le paysage économique marocain. Selon une étude récente de Mastercard, 74 % des femmes marocaines expriment le désir de créer leur propre entreprise, démontrant un appétit croissant pour l’autonomie financière et l’innovation. Toutefois, malgré cet élan prometteur, de nombreux défis subsistent, nécessitant des solutions adaptées pour transformer cette ambition en succès durable.
L’étude de Mastercard, réalisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2025, met en évidence un changement structurel dans la perception et la participation des femmes au monde des affaires au Maroc. Cette dynamique entrepreneuriale est portée par trois motivations principales :
-L’indépendance financière (40 %)
-L’aspiration à gagner plus d’argent (52 %)
-Le souhait d’épargner pour des projets spécifiques (30 %)
Il s’agit d’une transformation en profondeur des attentes professionnelles des femmes marocaines. Cette évolution s’inscrit dans un contexte global où l’entrepreneuriat féminin est perçu comme un levier stratégique de développement économique et social.
Les femmes entrepreneures marocaines privilégient des secteurs à forte valeur ajoutée, notamment le digital et les services. L’étude identifie plusieurs domaines d’activité dominés par les femmes :
1. La vente en ligne (23 %)
2. L’éducation et le soutien scolaire (14 %)
3. Les cosmétiques (14 %)
4. L’alimentation et les boissons (14 %)
Ces secteurs illustrent une capacité d’adaptation aux nouvelles tendances économiques, où le digital joue un rôle central dans la croissance des entreprises dirigées par des femmes.
Malgré cet engouement, seulement 27 % des femmes marocaines se définissent actuellement comme entrepreneures, et 64 % d’entre elles n’ont pas encore franchi le cap de la création d’entreprise. Parmi les obstacles majeurs identifiés :
-Le manque de financement (32 %) : l’accès aux capitaux reste un frein essentiel, avec une faible bancarisation et des solutions de financement limitées pour les femmes.
-Le manque de formation et d’expérience (32 %) : le déficit de compétences en gestion d’entreprise est un facteur qui ralentit le passage à l’acte.
-Le manque de confiance en soi (15 %) : les femmes, et en particulier les milléniales (21 %), expriment un besoin accru d’accompagnement et de mentorat pour se sentir légitimes dans leur projet.
-Les barrières technologiques (23 %) : l’accès aux infrastructures numériques et la cybersécurité sont des préoccupations majeures pour les femmes entrepreneurs.
Ces données soulignent la nécessité d’une approche holistique, combinant financement, formation et mentorat pour lever ces freins structurels.