mustapha amal 
Il semblerait que TUI n’ait, en réalité, jamais injecté de fonds dans le Mazagan Beach Resort d’El Jadida. Ce projet d’envergure a été porté par la Banque Centrale Populaire (BCP), la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) ainsi que Kerzner International. Aujourd’hui, la CDG semble avoir pris seule les rênes du complexe, via l’une de ses filiales.
De manière plus globale, TUI n’a que très peu investi directement au Maroc. Ses rares engagements financiers se sont limités à sa participation de 50 % dans RIU, en partenariat avec le groupe Tikida. Or, selon certaines sources, TUI se serait récemment désengagé de RIU. Quant au premier investissement du groupe à Agadir aux côtés de Tikida, il demeure entouré d’un certain flou : aucune donnée précise sur la structuration financière du projet n’a été rendue publique à ce jour.
Cette opacité n’est pas propre à TUI. De nombreuses chaînes hôtelières internationales adoptent des montages similaires. Marriott, Radisson, Hyatt ou encore Hilton privilégient généralement des modèles d’exploitation plutôt que des investissements en fonds propres. Accor, qui avait pris une participation de 35 % dans Risma, a fini par s’en retirer. À l’inverse, certaines enseignes, comme Pickalbatros ou Barcelo, s’impliquent plus directement dans leurs projets. Radisson, quant à lui, serait engagé à hauteur de 30 % dans la construction de deux établissements à Casablanca Finance City.
S’agit-il d’un investissement de 150 millions d’euros ? Ou plutôt de 300 millions de dirhams ? La question reste ouverte, faute d’informations précises. A-t-on seulement eu accès à une maquette ou à la fiche technique de ce futur établissement de prestige ?
Dans le cadre de l’accord conclu entre TUI et le gouvernement marocain, un important budget marketing a été alloué, permettant à TUI d’afficher des ambitions élevées et l’obligeant, en principe, à investir directement aux côtés de son partenaire hôtelier, Tikida. Pourtant, au-delà des effets d’annonce et des visuels promotionnels, la valeur ajoutée de ces engagements reste difficile à évaluer. L’opacité demeure, et il semble presque impossible d’obtenir des chiffres concrets. Un secret de Polichinelle ?
