Démarrage des travaux de terrassement du nouveau terminal de l’aéroport Mohammed V à Casablanca

Le démarrage des travaux de terrassement du nouveau terminal de l’aéroport Mohammed V à Casablanca, attribués à l’entreprise nationale STAM pour une durée de huit mois, concrétise une séquence préparatoire déterminante après plusieurs mois d’études dirigées par un consortium international d’excellence (RSHP, Egis, Ala Concept). La mise en service du terminal, prévue pour 2029, s’inscrit dans le calendrier opérationnel d’un investissement évalué à 15 milliards de dirhams, soit l’un des plus importants chantiers d’infrastructure du pays hors secteur énergétique.

Avec une capacité annuelle portée à 35 millions de passagers, Casablanca s’aligne pour devenir un hub de niveau équivalent aux grandes plateformes européennes secondaires telles que Zurich ou Munich, mais avec une orientation intercontinentale très ciblée.

Le projet vient donc répondre à une transformation profonde du paysage aérien national. Tandis que le trafic africain connaît une réorganisation autour de hubs régionaux (Addis-Abeba, Nairobi, Johannesburg), le Maroc parie sur un positionnement tri-continental : Europe-Afrique-Amériques.

En consolidant l’aéroport Mohammed V comme nœud central, le pays anticipe la redéfinition des corridors de mobilité induite par la montée en puissance du continent africain, la compétition entre les hubs du Golfe et l’intensification attendue des flux Sud-Sud. En ce sens, la future plateforme soutient explicitement la montée en gamme de Royal Air Maroc, en tant que transporteur pivot dans cette nouvelle cartographie.

La conception du terminal est de sorte que son intégration directe à une gare TGV (Casablanca–Rabat en 30 minutes, Marrakech en moins d’une heure) en fait une exception dans le paysage africain, plaçant le Maroc à l’avant-garde d’un modèle “rail-air” d’avenir.

Par ailleurs, le nouveau terminal entend s’aligner aux standards environnementaux de demain : performance énergétique, parcours passager fluidifié grâce à la digitalisation, résilience climatique intégrée dans l’architecture, zones d’attente intelligentes.

L’Office National des Aéroports, porteur de la stratégie “Aéroports 2030”, affirme ici sa capacité à faire levier sur l’investissement, l’expertise et la gouvernance. L’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), clôturé en mai 2025 avec 27 groupements présélectionnés, témoigne d’un niveau d’attractivité et d’exigence rarement observé pour une infrastructure africaine.

La rigueur de la procédure, associée à une transparence renforcée dans l’attribution finale prévue d’ici fin 2025, renforce la crédibilité de l’ONDA auprès des bailleurs, des constructeurs de référence et des opérateurs aériens.

La coïncidence avec la perspective de la Coupe du Monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal, confère à ce projet une dimension d’accélération nationale. Le futur terminal sera une vitrine de la modernité marocaine, calibrée pour accueillir un afflux exceptionnel de voyageurs internationaux et de flux logistiques sous contrainte de temps et de qualité.

Ainsi, Casablanca devient plus agile, plus résiliente, plus centrale dans le maillage aérien global. Et c’est dans cette capacité à concilier croissance, durabilité et précision d’exécution que réside justement l’ambition réelle du Maroc pour les années à venir.

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