« Lkelma » apporte la solution aux structures d’hébergement les plus vulnérables

Le cabinet marocain Lkelma vient de sceller un partenariat porteur avec SiteMinder, géant australien des technologies hôtelières. Cet accord est susceptible de transformer en profondeur le modèle de commercialisation des établissements d’hébergement marocains, en particulier les plus vulnérables à la pression concurrentielle internationale : les riads, maisons d’hôtes, auberges rurales et petits hôtels familiaux.

Cette alliance signe une rupture méthodologique majeure avec la digitalisation hôtelière cantonnée aux grandes structures, en mettant la puissance d’une plateforme mondiale au service des réalités marocaines, tout en s’appuyant sur une connaissance terrain fine. Il s’agit donc là d’un changement de paradigme commercial, stratégique et tech.

Ce partenariat entre Lkelma et SiteMinder se distingue par sa portée immédiatement opérationnelle. Il s’agit à la fois d’un dispositif d’intégration, de formation, de support et de pilotage commercial localisé, dans un langage et une temporalité que les professionnels marocains peuvent réellement s’approprier.

Le programme de ce partenariat comporte un moteur de réservation intégré qui permet aux hôteliers de capter des ventes directes, avec une marge optimisée, sans passer systématiquement par les OTA traditionnelles, une connexion en temps réel à plus de 450 plateformes de réservation internationales, garantissant un référencement global et une cohérence tarifaire automatisée, une synchronisation centralisée des stocks, prix et réservations, évitant les erreurs de surréservation, les délais de mise à jour et les pertes d’opportunités commerciales et un  accompagnement terrain par Lkelma, incluant l’adaptation de l’outil aux contraintes de chaque établissement, une assistance continue, et des modules de formation dédiés aux équipes internes.

Comme on peut aisément le deviner, ces composantes répondent à une demande urgente du terrain : beaucoup d’établissements indépendants marocains disposent d’une offre authentique, d’un cadre attractif, mais échouent à convertir leur potentiel en flux réguliers et prévisibles de réservations internationales. La raison ? Un déficit de structuration digitale et une méconnaissance des leviers technologiques actuels.

Le partenariat vient ainsi répondre à une asymétrie croissante dans l’hôtellerie marocaine : d’un côté, des groupes intégrés et digitalisés, capables de capter les marchés à haute valeur (Amérique du Nord, Scandinavie, Asie), de l’autre, des centaines d’acteurs indépendants performants sur l’expérience client, mais invisibles sur les canaux stratégiques de distribution.

Prenons le cas concret de la médina de Fez, où une grande partie des riads n’est accessible qu’à travers des plateformes locales peu performantes, ou via des intermédiaires informels. Avec SiteMinder, un riad disposant de 6 chambres pourra, en quelques jours, apparaître sur Booking.com, Expedia, Agoda ou encore Google Hotel Ads, tout en gardant la main sur sa politique tarifaire et sa stratégie de conversion directe.

Selon Redouane Chakir, Directeur Général de Lkelma : « Le problème n’est pas l’offre marocaine, qui est souvent excellente sur le plan de l’hospitalité et du cadre. Le problème est l’invisibilité algorithmique et l’absence d’outils décisionnels. Nous corrigeons cela. »

En s’appuyant sur l’infrastructure technologique éprouvée de SiteMinder -qui a généré plus de 125 millions de réservations dans le monde en 2024- et l’ancrage local de Lkelma, ce partenariat tente une hybridation intelligente entre une vision globale et une exécution locale contextualisée. Pour Heather Hollis, Directrice Marketing de SiteMinder : « Ce n’est pas simplement un déploiement de produit. C’est une stratégie d’impact territorial partagé. »

Au-delà des retombées opérationnelles pour les établissements partenaires, ce partenariat envoie un signal structurant : celui de la nécessité d’allier souveraineté économique locale et interconnexion mondiale. Le process pourrait aussi servir de modèle pilote pour d’autres secteurs : restaurants gastronomiques, coopératives artisanales, ou opérateurs d’écotourisme, qui rencontrent des enjeux similaires de mise en marché et de visibilité numérique.

Il serait pertinent que des collectivités locales ou CRI s’appuient sur cette dynamique pour proposer des subventions ciblées à la digitalisation commerciale des petits établissements touristiques, sur la base d’indicateurs mesurables (augmentation du taux d’occupation, des réservations directes, de la clientèle internationale).

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