L’Office National des Aéroports a engagé une nouvelle séquence de modernisation des plateformes aéroportuaires marocaines, une transformation qui combine infrastructures physiques du nouveau terminal de Casablanca, refonte des pratiques IT/OT et ambitions fortes sur l’expérience voyageur et la gouvernance des données. Cette dynamique s’inscrit d’ailleurs dans la stratégie « Aéroports 2030 » et se traduit, selon un communiqué de l’ONDA, par un plan structuré autour d’infrastructures, d’expérience passager et de transformation interne.
Pour ce faire, l’ONDA met en avant trois axes prioritaires :
-Refonte de la cybersécurité couvrant IT et OT ;
-Digitalisation des processus et mise en place d’une gouvernance Data & Analytics ;
-Digitalisation du parcours passager (« Expérience Client »).
Les grandes plates-formes aéroportuaires européennes ont suivi des démarches comparables : consolidation de multiples back-ends, mise en place d’un « digital core », focus sur API et identités numériques et refonte centrée sur l’expérience mobile, Heathrow en est une illustration opérationnelle. Ces exemples montrent qu’un travail en amont sur l’architecture (API-first, données maîtres, identité unifiée) réduit les coûts d’intégration et accélère les déploiements d’expérience passager.
Dans ce registre, l’ONDA a lancé le recrutement d’un Directeur Systèmes d’Information pour piloter cette mutation. Le profil visé (ingénieur d’État / docteur en informatique avec expérience de SI complexes) justifie l’ambition mais le poste exigera aussi des compétences transverses rarement enseignées : gouvernance multi-parties, gestion de fournisseurs internationaux, arbitrage OT/IT, conduite du changement à l’échelle d’un réseau d’aéroports. Sans autonomie budgétaire, mandat clair (KPI, SLA, pouvoirs sur sourcing), et équipe pluridisciplinaire (cyber, data, intégration, exploitation), ce rôle risque de rester symbolique.
Bon gré, mal gré, il faut reconnaître que l’ONDA a choisi des axes pertinents et a matérialisé ambitions et moyens (infrastructures, recrutement stratégique). Avec des cibles opérationnelles claires, des exercices réguliers de résilience et une gouvernance partagée entre DSI, Data Office et métiers, les aéroports marocains peuvent effectivement devenir des plateformes intelligentes et résilientes. À défaut, les investissements lourds (nouveau terminal, digitalisation) risquent d’augmenter la surface d’attaque sans gains tangibles pour l’usager.




