Assemblée Générale de la Fédération Nationale du Transport Touristique

La Fédération Nationale du Transport Touristique (FNTT) tiendra, le mercredi 22 octobre à 10h30 à l’hôtel Melliber Casablanca, son Assemblée Générale Ordinaire, sous la présidence de Rachid Bouamara, Président de la FNTT-Cgem.

Ce rendez-vous arrive au moment où le transport routier pour voyageurs se trouve à la conjonction de trois réalités : une reprise post-pandémique solidifiée mais inégale, des obligations réglementaires croissantes (sécurité, normes environnementales), et des échéances sportives internationales, la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 qui vont exiger un saut qualitatif et quantitatif.

Mais où en est aujourd’hui le transport touristique terrestre au Maroc ? Un secteur structuré mais tout de même hétérogène?

Comme le sait la plupart des professionnels de ce secteur de mobilité touristique, le transport touristique terrestre au Maroc repose sur un maillage d’opérateurs très variés : grands réseaux nationaux (ex. CTM), de grandes compagnies et petites et moyennes entreprises familiales. Sur le plan réglementaire, l’activité est encadrée par un cahier des charges et des textes juridiques gérés par le ministère du Tourisme et celui du Transport. D’accord, ce cadre existe mais son application territoriale reste inégale. Et c’est là que la FNTT joue justement un rôle fédérateur mais la profession conserve quand même une forte dispersion opérationnelle entre régions.

Si certains grands opérateurs renouvellent leurs autocaristes, beaucoup d’entreprises locales exploitent encore des véhicules plus anciens sans plan de renouvellement structuré. Ce qui pèse sur la sécurité, la consommation et l’image du secteur. Sachant que le coût d’un autocar moderne est élevé, quand on sait que les PME locales manquent souvent d’accès au crédit long terme ou aux mécanismes de leasing adaptés au transport touristique.

Ce qui est handicapant aussi, c’est l’impossibilité d’accéder directement aux sites par manque d’aires de dépose/récupération adaptées, absence de corridors réservés lors des grands événements et difficulté de coordonner navettes/parkings près des enceintes sportives.

Qui plus est, l’organisation d’événements internationaux met en lumière des besoins concrets et immédiats.

Le transport touristique terrestre marocain dispose sûrement d’atouts réels en savoir-faire local, des opérateurs structurés, un réseau routier nickel en croissance mais il manque d’un effort coordonné pour transformer ces atouts en capacité événementielle robuste et durable. A espérer que la tenue de l’Assemblée Générale de la FNTT serve de moment opportun pour formaliser un plan d’action, obtenir engagements financiers et lancer projets pilotes concrets. La réussite de la CAN 2025 et, à plus grande échelle, de la Coupe du Monde 2030 exigera moins de grand discours que la mise en œuvre rapide et efficaces de mesures précises, tels le renouvellement de la flotte, la formation, la logistique urbaine et numérique.

Étonnant qu’avec l’embellie que l’industrie touristique marocaine le secteur du transport touristique, lui, peine encore à retrouver son souffle. Confrontée à des défis structurels et à une reprise inégale, la FNTT multiplie les appels en faveur d’un plan de relance ambitieux et adapté aux réalités du terrain.

Ses revendications, articulées autour de cinq axes majeurs, traduisent la volonté d’un secteur d’assurer sa pérennité et de retrouver sa place dans la stratégie nationale du tourisme.

La FNTT tire, en effet, la sonnette d’alarme sur la situation financière préoccupante de nombreuses entreprises, souvent de petite ou moyenne taille, qui peinent à honorer leurs engagements bancaires.

La Fédération réclame la mise en place d’un moratoire sur les remboursements de crédits et d’un rééchelonnement des dettes, afin de soulager une trésorerie mise à rude épreuve par la crise sanitaire et les fluctuations de la demande.

Selon elle, cette mesure est indispensable pour éviter une hémorragie d’emplois et préserver le tissu entrepreneurial d’un secteur vital pour le tourisme marocain.

Sur le plan fiscal, la FNTT demande un allègement significatif des taxes qui pèsent sur le transport touristique, notamment la taxe à l’essieu et certaines impositions professionnelles jugées disproportionnées au regard de la conjoncture.

La Fédération appelle également les pouvoirs publics à intensifier la lutte contre la concurrence informelle, dénonçant la prolifération d’acteurs non agréés qui fragilisent la rentabilité des opérateurs en règle et ternissent l’image de la profession.

Si le tourisme marocain affiche une croissance encourageante, tous les segments n’en bénéficient pas de la même manière. La FNTT souligne que les circuits touristiques longue distance, cœur du métier de nombreux opérateurs, restent à la traîne.

Elle plaide donc pour des mesures de relance sectorielles ciblées, adaptées aux spécificités du transport touristique.

La Fédération appelle à une vision modernisée, axée sur la montée en gamme du parc, la formation des chauffeurs, la professionnalisation des services et la valorisation du transport touristique comme levier stratégique de la compétitivité nationale, à l’approche d’événements majeurs tels que la CAN 2025.

Enfin, la FNTT plaide pour un cadre réglementaire plus cohérent et un accompagnement institutionnel plus soutenu. Elle souhaite que les ministères du Tourisme et du Transport travaillent de concert afin d’assurer une régulation efficace et équitable du marché.

La Fédération appelle aussi à un contrôle rigoureux des opérateurs non agréés, pour garantir une concurrence saine et renforcer la crédibilité du secteur auprès des partenaires internationaux.

À travers ces revendications, la FNTT ne se limite pas à un plaidoyer corporatiste : elle s’inscrit dans une vision globale de relance durable.

Son objectif est clair : redonner au transport touristique sa juste place dans la chaîne de valeur du tourisme marocain, tout en contribuant à la modernisation, la qualité et l’attractivité de la destination Maroc.

Dans un contexte de mutation rapide et de concurrence accrue, la Fédération se veut force de proposition pour que la reprise soit non seulement effective, mais aussi durable et inclusive.

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