Le Maroc confirme sa place parmi les destinations touristiques mondiales incontournables pour 2025–2026. Le constat est aujourd’hui presque banal mais utilement vérifié. Cette reconnaissance se traduit par une série de classements et de prix qui sont l’agrégation d’une offre diversifiée, composée de villes historiques, littoraux de surf, sites archéologiques, capitales culturelles et d’une stratégie publique/privée maintenant visible. Le Maroc figure ainsi en bonne place dans plusieurs palmarès internationaux, recevant récemment encore la distinction de « Destination of the Year » aux Travel Awards 2025 à Bruxelles.
Plusieurs signaux convergents rendent le tableau robuste. D’une part, des indicateurs de performance, déclinés par divers classements, ONU et UNWTO, placent le Maroc très favorablement en termes de croissance touristique régionale ; d’autre part, la presse internationale continue de mettre en avant des éléments concrets de l’offre marocaine, tels Marrakech dans les listes « winter sun », Volubilis parmi les grands vestiges romains, Rabat dans la sélection de National Geographic. La performance de fond, notamment une progression marquée par rapport aux années précédentes, explique en grande partie ces reconnaissances publiques assurées.
Ces récompenses renforcent, bien sûr, la visibilité, facilitent la confiance des tour-opérateurs et des compagnies aériennes, et soutiennent les campagnes de destination marketing de l’ONMT et des CRTs. Mais elles ne substituent pas aux réalités de terrain concernant l’accessibilité, la qualité de l’accueil, la saisonnalité, la gestion des écosystèmes patrimoniaux et naturels.
Une cartographie qui vient juste d’être publiée par le ministère du Tourisme précise tout de même des atouts et exemples bien favorables. Lecture :
Marrakech : citée dans plusieurs palmarès « winter sun » (The Independent la place parmi ses top-3 pour l’hiver), la ville reste l’icône exportable du Maroc, richesse patrimoniale, hôtellerie de gamme, événements culturels. Sans surprise, elle reste l’aimant principal du tourisme marocain. Elle apparaît à plusieurs reprises dans les classements dédiés aux voyages hivernaux, aux escapades soleil à moins de six heures du Royaume-Uni, ou encore dans les « top trending travel destinations ».
Ce cumul n’est pas de l’ordre du hasard éditorial. Il confirme que la ville ocre est devenue une super-marque touristique, maîtrisée par les médias comme par les voyageurs. Elle répond simultanément à des attentes très différentes du luxe à l’urbain bohème, tout en capitalisant sur une accessibilité aérienne unique dans la région.
Fez: positionnée par plusieurs titres comme une capitale culturelle à privilégier en 2026, la destination bénéficie d’une image forte mais doit affronter des enjeux de restauration et d’adaptation des infrastructures touristiques. La description de Fez comme « incredible city » et « best for winter getaway » connote une évolution profonde de l’imaginaire autour de la ville, de cité-musée, elle passe à capitale d’un dépaysement actif et saisonnier, idéale pour des escapades d’hiver de touristes européens en quête d’authenticité.
Rabat suit une trajectoire différente mais tout aussi significative. Classée parmi “The best places in the world to travel to in 2026”, la capitale gagne enfin en présence éditoriale. Longtemps sous-estimée hors des circuits institutionnels, elle bénéficie aujourd’hui de son repositionnement culturel : musées, architecture, espaces publics renouvelés, diplomatie des arts. C’est la confirmation que Rabat commence à exister non plus comme ville administrative, mais comme destination contemporaine à part entière.
Volubilis : son classement parmi les « 50 greatest relics of the Roman Empire » rappelle que le Maroc est aussi un territoire riche d’un patrimoine archéologique reconnu. Une reconnaissance venant de classements spécialisés, où la concurrence est historiquement dominée par l’Italie, la Grèce ou la Turquie.
Cette présence repositionne le Maroc dans le champ méditerranéen du tourisme culturel. Elle rappelle que le Royaume possède un patrimoine romain d’une qualité exceptionnelle, encore insuffisamment exploité dans les stratégies nationales.
Taghazout et la côte atlantique : la reconnaissance par la presse spécialisée surf confirme la notoriété d’un produit touristique sportif et saisonnier, à fort potentiel d’occupation hors-saison. Plus surprenante, mais tout aussi structurante, est la présence de Taghazout en 2ᵉ position des « Best Places to Surf in November ». Cette reconnaissance place la baie d’Agadir-Taghazout sur la carte mondiale du surf, un segment longtemps dominé par des destinations comme le Portugal, l’Indonésie ou le Costa Rica. Ce classement montre que le Maroc maîtrise désormais une niche stratégique : le tourisme sportif lifestyle, prisé par une clientèle jeune, connectée, disposée à de longs séjours et à forte capacité de recommandation en ligne. Une manne rare dans le secteur.
Les multiples classements liés à l’hiver, au soleil et à la proximité géographique témoignent d’une dynamique structurelle. En d’autres termes, le Maroc est désormais une destination réflexe pour les Européens en quête de chaleur hors saison.
Les touristes britanniques comme néerlandais plébiscitent le Royaume, souvent pour des séjours courts, accessibles et répétés. Les distinctions telles que les « winter sun holiday destinations < 6 hours from UK » ou les « world’s best places for winter sun » (où le Maroc apparaît 13ᵉ) montrent à quel point le pays s’inscrit dans une logique quasi-habituelle de migration hivernale.
Prises ensemble, ces distinctions composent un constat clair qui veut dire que le Maroc n’est plus seulement une destination attractive, mais une destination mature, capable de se décliner en marques territoriales fortes chacune parlant à un public distinct.
Cette maturité est d’ailleurs mise en évidence par les classements. D’abord par une diversité maîtrisée portant le Maroc à performer dans des catégories très différentes, preuve d’une offre devenue cohérente et lisible. Ensuite , une montée en gamme éditoriale, vu que la reconnaissance vient de médias internationaux influents, non de sources marginales. Et, enfin, par une extraordinaire autonomisation des villes et sites, du moment que certaines destinations marocaines existent désormais indépendamment de la marque-pays, un signe rare de solidité touristique.
À la lecture de ces signaux, la conviction que le Maroc aborde 2026 dans une position de force inédite devient unanime, non pas à travers une communication descendante, mais par une appropriation mondiale spontanée.
Le Royaume se retrouve aujourd’hui dans une configuration que peu de destinations parviennent à atteindre, où les villes, les niches, les paysages et les récits convergent pour composer une marque touristique unifiée, désirable et créative. Un statut chèrement acquis et désormais solidement installé au cœur de la carte mondiale du voyage.
Les palmarès 2025-2026 racontent, certes, une success-story toute à notre honneur. Le Maroc est désormais visible dans les radars des médias, des spécialistes et des voyageurs. Mais le vrai test de ces succès sera notre capacité à transformer cette visibilité en pérennité économique, sociale et écologique. Les classements et prix qui attirent attention et finance doivent plutôt être convertis en investissements de long terme, une gouvernance locale renforcée, la protection de notre patrimoine qui n’est pas valorisé comme il se doit, la formation porteuse et adaptée dans les métiers du tourisme et la diversification continue des marchés. C’est seulement ainsi que le Maroc pourra convertir son statut de « destination complète » en un modèle touristique résilient et inclusif pour la décennie à venir.




