Demain mardi 30 août, la ministre du Tourisme recevra la CNT pour la première rencontre post-vacances. Très probablement, au menu un « rafraîchissement » des plans de relance exprimés par les fédérations de métiers membres de la confédération. Eventuellement, à ce niveau, Mme la ministre aura à présenter le plan réalisé par un cabinet mandaté par son département à cet effet, sachant que la CNT dispose déjà d’une stratégie complète de repositionnement secteur par secteur, une stratégie responsable face aux défis et enjeux, dans un contexte professionnel marqué par l’attentisme et de la patience à revendre. Il est vrai que la saison estivale a pleinement profité au produit, surtout dans ses destinations balnéaires avec Marrakech, mais il demeure beaucoup de questions en suspens pour crier victoire.
D’accord, le communiqué de presse publié par le ministère du Tourisme porte à l’optimisme en avantageant la remontada timide du produit Maroc. Mais, globalement, les chiffres contenus dans ledit communiqué ne doivent, par contre, occulter les vraies problématiques défavorables qui persistent et qui vont ressurgir avec acuité avec la rentrée.
D’abord, les professionnels espèrent une réponse, qui tarde à l’être, à la situation catastrophique vécue ces vingt mois de confinement, marqués par de graves défaillances dans une gestion dynamique et de visibilité, la fermeture pénalisée et ouverture de dernière minute d’hôtels ont pénalisé financièrement les entreprises touristiques ayant perdu, tant en image qu’en termes de business, leurs clients TO et opérateurs touristiques nationaux et étrangers.
Ensuite, et c’est là où le bât blesse, le manque de réactivité de la part du Gouvernement ainsi que le non-lieu des entreprises publiques directement influentes sur la bonne ou la mauvaise marché du produit Maroc, tel la RAM qui, sur ordre du Gouvernement, s’est délaissé d’environ 800 de ses collaborateurs experts et de 20 de ses avions. De la même façon, pour rester dans le volet aérien, qu’il n’y a eu jusqu’à maintenant de réponse sur la réorientation des recettes de la tax-fly vers le Fonds de Solidarité Nationale destinées initialement à l’Onmt (300 millions de dirhams). Aucune fédération de métiers n’a posé la question. Bien entendu, le social avant tout, mais l’alternative au manque à gagner ?
De la même façon qu’il n’y a aucune suite aux 17 articles de la convention signée, depuis Août 2020, entre le Gouvernement, la Cgem et la CNT. Cette même Cgem qui tarde encore à se prononcer sur les crédits ingénierie de formation métiers malgré son accord en décembre 2020 et les dernières déclarations de financement en cours. Autrement, ni non plus de réponse du Gouvernement à la pénurie de ressources humaines dans le tourisme suite aux milliers d’emplois forcément perdus face à la crise. Quid du nombre d’emplois déclarés à la CNSS en Février 2020 dont seulement 145.000 emplois directs Pire, aucune réponse à l’inventaire réalisé par la cour des comptes sur les réalisations à charge du public pour les projets de vision 2020 dont seulement 7,8% ont vu le jour.
Moralité : le secteur du Tourisme a démontré qu’il est un secteur stratégique. Le Gouvernement doit le traiter comme tel pour qu’il se démarque plus. Qu’il continue à enregistrer un très fort taux d’employabilité pour une paix sociale pérenne. Qu’il renfloue davantage les recettes de l’Etat par davantage de devises. Qu’il participe plus à cette diplomatie parallèle en termes d’image à l’export. Etc , etc…