30 avril 2024

Essaouira peut mieux faire, si…

Exceptionnelle saison estivale pour Essaouira! Jamais Essaouira n’aura connu comme cette année un été qui depuis la mi-juillet voit la ville afficher complet avec un taux d’occupation de la totalité de son parc hôtelier, formel et informel, et la difficulté de trouver une chambre à 30 km à la ronde. Considération prise de la capacité litière qui atteint 9343 lits (323 EHTC toutes catégories confondues), sachant que 39% du parc classé est constitué d’hôtels (Luxe jusqu’à 1*), 38% de la capacité classée étant constitués de Maisons d’hôtes (1ère et 2ème catégorie). Alors que les 2/3 de la capacité litière classée (toutes catégories confondues), se concentre dans le périmètre urbain d’Essaouira).

Mais bien  au-delà du rebond conjoncturel attendu et annoncé pour l’après-covid, « Essaouira voit  ainsi reconnue et avec éclat la validité des choix structurels et pionniers autour desquels, à l’initiative et sous l’impulsion de l’Association Essaouira-Mogador, elle a choisi dès 1991 de fonder sa renaissance et sa spécificité en offrant à la beauté de ses sites et de ses plages un écrin serti de la profondeur de son histoire et de la richesse de son patrimoine culturel », déclare fièrement Tarik OTTMANI, Président du Conseil Communal de la ville d’Essaouira.

En 1991, rappelle-t-il, Essaouira comptait une dizaine d’hôtels avec une offre de moins de 500 lits homologués. Aujourd’hui le nombre d’établissements Souiris dépassent 500 unités dont les 2/3 sont des riad hôtels et un tiers avec des établissements allant jusqu’à 250 chambres, le tout représentant 9343 lits dans le secteur formel et une bonne partie dans l’informel.

Avec un ADN nourri et façonné depuis plus de trente ans par l’exceptionnelle richesse de son patrimoine matériel et immatériel, par l’addition volontariste et réussie de toutes ses diversités et par la qualité de son offre culturelle, « Essaouira recueille aujourd’hui les fruits d’une vision singulière et prémonitoire qui donne toute sa lumière à la beauté de ses sites et à l’urbanité exemplaire et citoyenne de sa société civile désormais réconfortée et rassurée par la pertinence de ses choix et par la durabilité des acquis accumulés tout au long de ces dernières années », souligne-t-il.

Pour lui, c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’exceptionnel impact et succès national et international de Bayt Dakira, Maison souirie de la Mémoire Juive Marocaine inaugurée par S.M. le Roi le 15 janvier 2020 et qui reçoit plus de 1000 visiteurs par semaine, Marocains et étrangers de toute confessions, de tous âges et de toutes générations. Une performance inédite qui donne tout son sens à la remise à niveau réussie de la Médina d’Essaouira, un chantier sans précédent en voie d’être achevé qui s’inscrit dans le cadre du Plan Royal de restauration des Médinas  du Maroc.

Seules ombres au tableau, l’impéritie, l’incompréhension ou au mieux l’indifférence de ceux censés conforter, accompagner et valoriser ce momentum Souiri et qui se sont trop souvent inscrits dans le registre du service minimum et parfois dans celui des abonnés absents.

Toutefois, il précise que l’illustration la plus éloquente de cet état de fait se mesure entre autres avec les années de retard qu’enregistre l’interminable chantier du port d’Essaouira toujours en devenir où la déshérence de l’hôpital provincial sans directeur depuis des années.  Elle s’exprime aussi par la modestie ou l’inconsistance des réponses apportées aux défis centraux de l’incontournable désenclavement d’Essaouira. Ainsi les liaisons aériennes avec l’Europe qui étaient avant-covid de l’ordre d’une trentaine de vols directs hebdomadaires sont aujourd’hui réduites à la portion congrue avec uniquement des vols directs depuis Paris, Marseille et Bruxelles et toujours aucun vol domestique, malgré les flux impressionnants et en progression permanente et substantielle du tourisme national comme en attestent les statistiques des arrivées dans la Cité des Alizés.

Incompréhension également s’agissant des infrastructures routières ! « Dernière incongruité en date, argumente t-il, on dote et à juste titre Safi d’une autoroute qui la relie à l’ensemble du réseau autoroutier national depuis Tanger et on arrête cette autoroute à moins de 100 kms d’Essaouira, pénalisant, fragilisant et  sanctionnant la dynamique d’une ville-miroir de la modernité sociale dont s’enorgueillit le Maroc d’aujourd’hui…

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