Parmi les points forts que la 2ème édition du Forum Africain du Tourisme a du compter à son actif « débats porteurs » est certainement l’implication des différents intervenants de qualité qui se sont relayés sur scène avec une réelle maîtrise de leurs sujets, faisant parler la réalité sans langue de bois avec, comme seul enjeu, le développement touristique d’Afrique.
Tout aussi certainement, les révélations chiffrées dévoilées par par l’expert Zoubir Bouhoute ont retenu l’attention. Le Maroc affiche une impressionnante empreinte touristique, dit-il, avec des investissements s’élevant à 21 milliards de dollars à la fin de 2022. Ces données émises mettent en lumière l’influence considérable de l’investissement touristique sur l’économie nationale.
L’expert explique que ces chiffres découlent d’un vaste portefeuille d’investissements englobant des domaines tels que l’hôtellerie, la restauration, les transporteurs touristiques et les voyagistes. Ce foisonnement d’activités englobe environ 20 000 entreprises, une estimation actuellement en cours de validation. Les calculs de Bouhoute révèlent que le secteur a mobilisé environ 21 milliards de dollars d’investissements jusqu’à la fin de 2022, avec une perspective d’ajouter 2,7 milliards de dollars supplémentaires entre 2023 et 2025, provenant de fonds à mobiliser par l’État.
L’impact sur l’emploi est substantiel, avec la création de 550 000 emplois directs, contribuant ainsi à environ 5% de la population active. Ce secteur dynamique touche également la vie de 2,5 millions de familles, en prenant en compte les emplois indirects. Bouhoute souligne que cette contribution à l’emploi devrait augmenter avec l’ambitieux plan de la Feuille de route nationale pour le tourisme, qui prévoit la création de 200 000 emplois supplémentaires d’ici 2026.
Outre son impact sur l’emploi, le secteur touristique marocain est un pilier majeur pour l’apport de devises étrangères. En 2022, il a généré près de 9 milliards de dollars de recettes, équivalant à 91,3 milliards de DH (avec des attentes de 10 milliards en 2023). Ces chiffres démontrent la robustesse du secteur, consolidée par une consommation intérieure substantielle atteignant 138,3 milliards de DH en 2019, contribuant ainsi à près de 7% du PIB.
Cependant, au-delà des chiffres bruts, Zoubir Bouhoute met l’accent sur un aspect crucial : la distribution des revenus. La masse salariale dans le secteur s’élève à environ 23 milliards de DH, reflétant un partage équitable des bénéfices. En outre, le secteur contribue de manière significative aux recettes de l’État à travers diverses taxes telles que l’IS, la patente, la TVA et les taxes locales, estimées à un montant considérable de 22 milliards de DH.
Ainsi, ces données soulignent la vitalité du secteur touristique marocain, tant en termes d’investissements et de création d’emplois que de contributions économiques et fiscales. L’ampleur actuelle et les projections ambitieuses indiquent un avenir prometteur pour le tourisme au Maroc, faisant de ce secteur un acteur clé de la croissance économique et du bien-être social dans le pays.