mustapha amal 
Alors que Marrakech fêtait cette semaine la victoire du Maroc dans le tournoi gastronomique africain, Ouarzazate avait, ironie du sort, rendez-vous avec l’un des épisodes les plus sombres de la qualité de service gastronomique. Il ne manquait que cela pour embourber de plus belle une destination riche par ses trésors fantastiques mais à la destinée malmenée par des agissements irresponsables.
L’incident d’intoxication alimentaire survenu lors d’un tournage à Ouarzazate dont 600 des équipes ont fait les frais, soulève de sérieuses préoccupations concernant la sécurité alimentaire et la responsabilité des acteurs impliqués dans l’industrie cinématographique marocaine. D’accord, les autorités locales ont réagi mais il aurait été plus averti de prévenir ce type de désagrément pour éviter la catastrophe qui cause du tort aux restaurants respectueux de leurs clients, particulièrement les restaurants d’hôtels.
Cet incident regrettable traduit tout simplement la cupidité et l’irresponsabilité de certains intermédiaires de cinéma, qui mettent en danger la santé des équipes pour gagner des marges sur des tarifs déjà sacrifiés pour des menus automatiquement dépourvus de salubrité et quasi nuls en qualité. Pire : la production cinématographique est capitale pour l’économie de la ville, et de tels abus peuvent avoir des conséquences désastreuses, tant sur la santé publique que sur la réputation de l’industrie et l’image touristique qu’on donne de la destination.
En clair, les autorités, la Chambre de Commerce et l’association régionale des restaurateurs devraient exiger des conditions strictes dans la préparation des repas collectifs et de renforcer la surveillance des restaurants fournissant et traiteurs. L’obtention des autorisations sanitaires et le respect des normes de sécurité alimentaire doivent être non seulement encouragés, mais également accompagnés de sanctions sévères pour les contrevenants. Tous les intervenants doivent s’y mettre au plus urgent : Autorités, prestataires et producteurs marocains du cinéma et élus, à moins qu’il y ait quelque part des connivences condamnables avec des restaurateurs qui s’investissent en tant que tels mais qui sont loin de faire honneur à leur profession en toute responsabilité.
Une investigation s impose et la situation dans cette ville est alarmante et dénoncée par tous qu il faut dénoncer a cause de ces prédateurs et corrompus
Bien que la loi n°28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires existe, son application reste cependant très faible. Les contrôles ne sont pas toujours effectués de manière rigoureuse, permettant à des établissements non conformes de fonctionner et sévir comme ils veulent.
La dépendance de la ville à l’industrie cinématographique rend la situation encore plus préoccupante. Des abus dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire peuvent nuire à la réputation de la ville et décourager les productions futures, affectant ainsi l’économie locale
Il existe un besoin urgent de former les acteurs de la chaîne alimentaire aux normes de sécurité, notamment à travers des certifications comme HACCP et ISO 22000, qui garantissent une gestion adéquate de la sécurité alimentaire.
Encore faut-il en avoir le courage et la volonté politique…
Contrairement à d’autres destinations nationales qui se redressent, Ouarzazate reste en difficulté́, avec des taux d’évolution et de récupération (postpandémie) très faibles; En 2023, Ouarzazate n’a récupéré que 73% de l’activité de 2019 alors qu’au niveau national la récupération a été de 102%.
Des facteurs tels que l’enclavement, l’absence de lignes aériennes qui la relie au monde à des tarifs et des horaires attractifs, le manque d’investissements, la fermeture d’hôtels, les faibles budgets de promotion contribuent à l’aggravation de cette situation…
