18 octobre 2024

Nuitées dans les hôtels, des performances, certes, mais des faiblesses aussi !

L’analyse des performances hôtelières au Maroc en août 2024 révèle grosso modo une stabilité générale dans un contexte de reprise touristique constante. Les données montrent une légère progression par rapport à 2023, avec un taux d’occupation moyen inchangé à 69 % et une augmentation de 4 % du prix moyen par chambre louée (1.670 MAD HT), ce qui a permis une hausse de 5 % du RevPAR (Revenu par chambre disponible), atteignant environ 1 151 MAD HT .

Voici ce que révèlent les chiffres par régions :

Agadir et Tanger continuent de dominer en termes de taux d’occupation, avec respectivement 83 % et 87 %, bien que Tanger ait enregistré une baisse de 5 % du RevPAR.

Marrakech a vu une légère augmentation de l’occupation (+4 %) et une hausse de 10 % du RevPAR, atteignant 1.386 MAD .

En revanche, Casablanca et Rabat affichent des performances plus modestes, avec des taux d’occupation stables mais des augmentations légères du prix moyen par chambre louée.

Sur les huit premiers mois de 2024, les résultats cumulés montrent que le Maroc a maintenu l’élan touristique de 2023, malgré des défis dans certaines régions comme Agadir et Tanger, où des baisses ont été observées en termes de fréquentation. Toutefois, l’objectif de 26 millions de touristes d’ici 2030 semble réaliste, avec près de 11,8 millions de visiteurs enregistrés depuis le début de l’année.

Ces chiffres témoignent de la capacité du secteur hôtelier marocain à résister aux pressions économiques et à s’adapter pour maintenir un niveau de performance stable. Le défi à venir réside dans la nécessité de continuer à innover et à attirer des visiteurs, notamment dans des villes comme Casablanca et Rabat, où la croissance est plus lente.

L’analyse des performances hôtelières du Maroc en août 2024, telle que présentée récemment par les canaux officiels, met en lumière une reprise continue du secteur touristique, mais une critique plus approfondie révèle certaines limites et défis sous-jacents.

Indéniablement, les statistiques publiées comportent des points forts

1. Stabilité des indicateurs clés : Le taux d’occupation reste stable à 69 %, ce qui reflète une solidité relative de l’industrie hôtelière marocaine malgré un contexte économique mondial incertain. La légère hausse du RevPAR (+5 %) et du prix moyen par chambre louée (+4 %) montre également que le Maroc a réussi à maintenir son attractivité touristique après une année record en 2023 .

2. Bonnes performances régionales : Tanger et Agadir se démarquent avec les taux d’occupation les plus élevés (87 % et 83 % respectivement). Marrakech continue de performer, avec une hausse notable du RevPAR (+10 %). Cela souligne l’importance de ces destinations dans le paysage touristique national.

3. Objectifs de croissance ambitieux : Le Maroc s’est fixé l’objectif d’attirer 26 millions de touristes d’ici 2030, avec près de 11,8 millions de visiteurs déjà enregistrés en 2024. Cela démontre une vision stratégique à long terme visant à renforcer l’industrie touristique.

Mais il y a aussi des faiblesses et limites

1. Régions en difficulté : Bien que certaines destinations comme Agadir et Tanger affichent des taux d’occupation élevés, elles connaissent néanmoins des baisses de performance en termes de RevPAR et d’occupation par rapport à l’année précédente. Agadir, par exemple, voit une baisse de 5 % du taux d’occupation, malgré une hausse de 14 % du prix moyen par chambre . Cette situation peut refléter une demande fragile dans certaines régions, où les prix augmentent mais où la fréquentation décline.

2. Casablanca et Rabat à la traîne : Ces deux villes, pourtant importantes sur le plan économique, ne suivent pas la tendance positive observée ailleurs. Casablanca reste relativement stable, mais avec des taux d’occupation assez faibles (52 %), tandis que Rabat stagne à 51 %. Ces chiffres révèlent que ces métropoles ne captent pas autant le flux touristique que des villes comme Marrakech ou Agadir . Cela pourrait indiquer des faiblesses dans l’offre touristique ou un manque de diversification des produits offerts.

3. Manque de dynamisme dans les segments inférieurs : Si le haut de gamme et le milieu de gamme montrent des signes de résistance, le segment économique, qui représente une part importante du tourisme local et des visiteurs à budget limité, connaît une baisse. Le taux d’occupation du segment économique chute de 6 %, bien que le prix moyen ait légèrement augmenté. Cela pourrait signifier une inadéquation entre l’offre et la demande, ou un manque d’attrait pour les clients moins fortunés.

Tout cela sous-tend qu’il y a des opportunités à saisir immédiatement et des défis qu’il faudrait absolument surmonter.

-Nécessité de diversifier les offres : Casablanca et Rabat, deux villes clés pour les affaires et la politique, semblent ne pas profiter autant du boom touristique. Des stratégies spécifiques pourraient être mises en place pour capitaliser sur les atouts de ces villes, notamment en diversifiant les offres culturelles et en développant des infrastructures adaptées aux touristes d’affaires.

-Renforcer le segment économique : L’augmentation des prix dans les hôtels de luxe est favorable pour les revenus, mais le segment économique ne doit pas être négligé. Une attention particulière devrait être portée sur la modernisation de cette offre pour attirer plus de visiteurs à budget réduit, surtout en période de récession mondiale.

-Tourisme durable et régional : Pour répondre aux défis à long terme, notamment ceux liés aux crises climatiques ou à la saturation des grandes destinations, le Maroc pourrait tirer parti de nouvelles formes de tourisme durable, notamment en valorisant les régions moins exploitées, et en réduisant la pression sur les pôles majeurs comme Marrakech ou Agadir.

Si l’on continue à se galvaniser par des propos tels que le secteur hôtelier marocain affiche des signes de résilience et de croissance, cette stabilité masque pourtant des handicaps régionaux et sectoriels. Bien que le pays se maintienne en tant que destination touristique phare, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour combler les écarts de performance entre les régions, améliorer l’offre dans les segments inférieurs, et garantir un développement harmonieux à long terme. Pour atteindre ses objectifs ambitieux de 2030, le Maroc devra innover et diversifier ses stratégies touristiques afin de répondre aux attentes de tous les types de voyageurs.

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