8 janvier 2025

Principes, enjeux et implications de l’accord-cadre de la Régionalisation Avancée

Suite à la tenue des Assises Nationales de la Régionalisation Avancées Que Tanger a abrité les 21 et 22 décembre, ayant plusieurs thématiques furent abordées, telles que l’attractivité territoriale, la gestion des ressources financières et hydriques, la transition vers un transport durable et la transformation digitale, quelle lecture pouvons-nous en faire ?

Incontestablement, la régionalisation avancée constitue une transformation majeure de la gouvernance publique, ayant pour objectif d’accorder aux régions une autonomie élargie tout en renforçant leur rôle dans le développement national. En plus qu’il constitue une réorganisation administrative, ce processus incarne un projet sociétal porteur de modernisation, d’équité et d’efficacité. Pour mieux comprendre les implications de cet accord-cadre, explorons ses applications concrètes à travers des exemples tangibles.

Dans des régions comme Souss-Massa, la régionalisation avancée a permis la création d’écosystèmes économiques spécifiques, tels que l’agropole d’Agadir, dédié au développement de l’agriculture et de l’agro-industrie. Grâce à une meilleure coordination entre les autorités régionales et les acteurs privés, ce projet a attiré des investissements et généré de l’emploi localement.

Dans le même esprit, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma s’est concentrée sur le développement de l’industrie automobile en collaboration avec des partenaires étrangers, notamment à travers des zones franches comme Tanger Med, créant ainsi un pôle industriel de référence.

La région de l’Oriental a longtemps souffert d’un retard en matière d’infrastructures et de services publics. Grâce à la régionalisation avancée, des fonds spécifiques ont été alloués à la construction de routes et d’écoles dans les zones rurales, notamment via des programmes comme l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). Cette démarche a contribué à améliorer les conditions de vie et à freiner l’exode rural.

Certaines régions, comme Casablanca-Settat, disposent de ressources fiscales importantes grâce à la concentration d’entreprises et d’activités économiques. En revanche, des régions moins favorisées, telles que Drâa-Tafilalet, doivent compter principalement sur les subventions de l’État.

Pour surmonter ces déséquilibres, l’accord-cadre prévoit la mise en place d’un fonds de solidarité interrégionale, permettant de redistribuer une partie des recettes fiscales des régions riches vers celles qui sont en difficulté. Cela se concrétise par des investissements dans des secteurs comme l’accès à l’eau potable ou l’électrification rurale.

Un des grands défis de la régionalisation avancée est la formation des cadres administratifs régionaux. Par exemple, l’Institut des Finances Locales (IFL) organise des formations dédiées aux élus locaux et fonctionnaires régionaux pour renforcer leurs compétences en gestion budgétaire, en planification territoriale et en gouvernance participative.

Dans la région de Fez-Meknès, des ateliers ont été mis en place pour améliorer la capacité des conseils régionaux à mobiliser les ressources financières et à élaborer des stratégies de développement alignées avec les priorités locales.

Dans la région de Marrakech-Safi, la rénovation des espaces publics, tels que les places historiques et les jardins, a été menée avec une forte implication des associations locales. Ces projets ont permis de revitaliser des quartiers populaires tout en renforçant le sentiment d’appartenance des habitants.

De même, dans le Rif, des forums régionaux ont été organisés pour permettre aux citoyens d’exprimer leurs besoins et de participer à l’élaboration des plans de développement. Ces initiatives contribuent à réduire le fossé entre les décideurs et les populations locales.

La région de Rabat-Salé-Kénitra a lancé une plateforme numérique permettant aux citoyens de déposer leurs demandes administratives en ligne, comme les autorisations de construction ou les inscriptions à certains services sociaux. Ce type d’initiative réduit les délais de traitement et favorise la transparence.

Par ailleurs, des systèmes de suivi et d’évaluation en temps réel des projets régionaux, comme ceux déployés dans la région de Béni Mellal-Khénifra, permettent d’assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs impliqués.

L’accélération de la régionalisation avancée, soutenue par des initiatives concrètes comme celles évoquées, démontre le potentiel de cette réforme pour transformer profondément le paysage socio-économique du pays. Cependant, le succès dépendra de la capacité à maintenir un équilibre entre autonomie régionale et solidarité nationale. Loin d’être un simple mécanisme administratif, cette démarche offre une opportunité historique pour réinventer la gouvernance, réduire les inégalités et renforcer la compétitivité du Maroc dans un contexte globalisé.

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