L’ONMT a accompli du bon travail à l’édition 2025 de l’OTM (Outbound Travel Market) en Inde par une participation stratégique, combinant diplomatie économique, innovation scénographique et renforcement des partenariats. Cette présence s’inscrit dans une dynamique plus large de conquête des marchés émergents, avec l’Inde comme priorité affichée depuis 2024.
L’OTM 2025 a servi de catalyseur pour l’ONMT, qui a déployé un protocole relationnel sophistiqué :
-Dîner de gala exclusif réunissant 150 décideurs clés du secteur, dont les principaux voyagistes indiens et des médias influents.
-Ateliers B2B sur mesure animés par 10 agences réceptives marocaines spécialisées dans le luxe et les circuits thématiques.
-Présentation de données marché : projection de 200 000 visiteurs indiens d’ici 2026, avec un focus sur les segments MICE (réunions, incentives, conventions et expositions) et les voyages de noces.

Cette approche ciblée répond à la croissance exponentielle du marché indien, caractérisé par une classe moyenne de 600 millions de personnes et un taux de pénétration du passeport passé de 5% à 12% depuis 2022.
Le stand primé : une scénographie narrative
Le prix de la meilleure conception de stand couronne une scénographie articulée autour de trois piliers : Parcours olfactif aux essences d’orange amère et de safran, tables tactiles holographiques présentant 12 circuits culturels et démonstrations en direct de zellige et de tissage berbère.
Ce concept s’appuie sur la plateforme « Maroc, Terre de Lumière », dont l’architecture visuelle reprend les motifs géométriques de l’art almohade. Une innovation notable : un photocall algorithmique générant des montages personnalisés intégrant les sites iconiques (Merzouga, Chefchaouen) en arrière-plan des visiteurs.
Les retombées anticipées se structurent autour de trois axes : Acquisition de clientèle premium par la signature de partenariats avec 23 nouveaux opérateurs spécialisés dans le luxe expérientiel, diversification des flux à travers l’objectif de 35% de touristes hors diaspora d’ici 2026 et la quête d’un bon positionnement sectoriel en visant la 3e place des destinations africaines pour le marché indien, derrière Maurice et les Seychelles
En fait, cette opération illustre la mutation de la diplomatie touristique marocaine, qui passe d’une logique promotionnelle à une approche « curatrice d’expériences ». Le succès repose sur l’articulation entre narration culturelle (patrimoine matériel et immatériel) et data science (ciblage hyperpersonnalisé des voyageurs indiens).
Reste le défi du rendement aérien : seules 7 connexions hebdomadaires relient actuellement l’Inde au Maroc, contre 22 pour Dubaï. La prochaine étape déterminante consistera sans doute à convaincre les compagnies aériennes d’ajuster leur offre, mais à quel prix ?