mustapha amal 
Dans la suite logique de proximité avec les régions, le DG de l’Onmt accompagné de ses équipes, s’était réuni la matinée d’hier vendredi 14 février avec les professionnels du tourisme de la région Fez-Meknès, représentés par le CRT Fez-Meknès présidé par My Ahmed Sentissi. La séance, présidée par M. le Wali Jamai eut lieu au siège de la wilaya, en présence de plusieurs personnalités publics dont le Président de la Région, le Président du CRI, le Président du Conseil préfectoral, le Maire de Fez, les Secrétaires généraux (SG) de la Wilaya, les Présidents de la CGEM et de la CCIS, les Présidents ou représentants des festivals et de l’ADER, les Délégués du Tourisme, le Directeur de l’aéroport Fez-Saiss, etc.
Cette forte présence d’intervenants publics illustre l’intérêt accordé aux ambitions et intérêt accordé au développement du tourisme dans la région, en parfaite synergie avec les acteurs privés dont plus de 70 avaient d’ailleurs participé à la réunion avec le directeur général de l’Office.
À l’occasion, Achraf Fayda a justement présenté, aux côtés des professionnels locaux, un plan d’action novateur destiné à hisser la cité impériale au rang de référence mondiale en matière de tourisme culturel et responsable. Articulé autour d’investissements structurants, d’innovations technologiques et de partenariats inédits, ce plan vise à concilier préservation du patrimoine, attractivité internationale et inclusion socio-économique.
Pour rappel, un accord tripartite entre l’ONMT, Royal Air Maroc et Ryanair a été officialisé, prévoyant un doublement des vols internationaux vers Fez-Saïss dès l’été 2025. Cette mesure, couplée à des tarifs préférentiels pour les groupes éducatifs et culturels, cible une augmentation de 40 % de la fréquentation européenne et asiatique.
Le programme phare reste le projet « Tramway de Fez », financé à hauteur de 100 millions de dirhams par la Banque Mondiale. Reliant la médina à l’aéroport via la ville nouvelle, ce chantier, débutant en septembre 2025, s’accompagne de la création d’un hub logistique multimodal (navettes électriques, vélos en libre-service).
En outre, la plateforme « Fez Virtuelle », développée en partenariat avec Google Arts & Culture, propose une immersion interactive en 3D dans les trésors de la médina. Complétée par l’application « Fez Guide » (traduction en mandarin, réservation centralisée des sites), cette initiative ambitionne de capter 25 % des réservations touristiques via le digital d’ici 2026.
En matière de qualité d’hébergement et de restauration, 50 riads et restaurants se sont engagés à obtenir un label ecoresponsable exigeant, basé sur l’approvisionnement local (ex : huile d’olive de Sefrou) et la suppression du plastique. Un fonds vert de 50 millions de dirhams, abondé par l’État et des investisseurs privés, soutiendra leur transition.
Dans le pipe également de nouveaux leviers, tel le Festival « Saveurs de Fez », prévu en octobre 2025, positionnera certainement la ville en capitale culinaire, avec des masterclasses animées par des chefs étoilés (Moha Fedal, Najat Kaanache). Parallèlement, le futur Centre de Congrès Bab Boujloud (1 500 places), porté par le groupe Accor, accueillera dès 2026 des événements internationaux, générant un chiffre d’affaires estimé à 200 millions de dirhams annuels.
Autrement, pour lutter contre la saturation touristique, un système de réservation dynamique (via l’appli « Fez Guide ») limitera l’accès à la médina à 5 000 visiteurs/jour en haute saison. Des parcours alternatifs mettront en lumière des joyaux méconnus, comme les jardins de Jnan Sbil ou les tanneries Chouara rénovées.
Quant à la stratégie « Fez, Cité du Savoir », celle-ci mise sur des séjours éducatifs en partenariat avec des universités prestigieuses (Sorbonne, Oxford), incluant des ateliers calligraphie ou des conférences à l’Université Al Quaraouiyine.
Par ailleurs, la mise en place du fonds « Destination Fez 2030 », doté de 200 millions de dirhams, il financera des projets structurants, dont la réhabilitation de 10 écoles coraniques en éco-musées. La Banque Centrale Populaire et la Fondation BMCE figurent parmi les contributeurs clés.
Reste à savoir qu’un comité de pilotage mensuel, associant ONMT, wilaya, artisans et hôteliers, supervisera la mise en œuvre via le tableau de bord « Smart Tourism Fez ». Celui-ci intègre des indicateurs temps réel (fréquentation, satisfaction, impact carbone).
De bons projets viables donc, pourquoi pas ? Quand on sait que Fez « incarne l’âme du Maroc, mais aussi son avenir », a déclaré Achraf Fayda en clôture. Avec des projets comme « Medina 4.0 » (surveillance des monuments par IA) ou la formation de 2 000 jeunes experts en patrimoine d’ici 2027, la ville se mue en laboratoire d’un tourisme où tradition et innovation dialoguent.
Cette feuille de route, saluée par l’UNESCO et le Conseil Mondial du Tourisme, place résolument Fez sur l’échiquier des destinations globales, éthiques et inspirantes.
