L’impact stratégique de l’événementiel et l’animation urbaine
C’est indiscutable, l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 et de la Coupe du Monde de la FIFA 2030 représente pour le Maroc une opportunité stratégique inestimable de transformation économique, sociale et infrastructurelle. Ces événements sportifs d’envergure internationale connaissent une mobilisation sans précédent des acteurs publics et privés, avec un impact attendu bien au-delà du simple cadre événementiel.
Pour cela, le pays opère une série d’investissements d’une ampleur exceptionnelle, estimée à plus de 1000 milliards de dirhams d’ici 2030, soit l’équivalent du PIB annuel du pays. Cette enveloppe colossale est destinée à moderniser et développer des infrastructures clés : stades, réseaux de transport, connectivité numérique, aéroports, autoroutes, et bien plus encore. La Fédération Royale Marocaine de Football et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc ont ainsi appelé le tissu économique national à s’engager pleinement, soulignant la priorité donnée aux entreprises marocaines dans la réalisation de ces projets, avec une ouverture aux entreprises africaines dans une logique de coopération continentale.
Cette stratégie a pour objectif évident de renforcer le tissu industriel local, à créer des emplois et à stimuler la croissance des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises, tout en assurant un héritage durable. L’accent est mis sur la pérennité des infrastructures et leur intégration dans une vision de développement national cohérente, dépassant largement la temporalité des événements sportifs eux-mêmes.
Le calendrier des travaux est ambitieux et bien avancé. Plusieurs stades sont en phase finale de rénovation ou de construction, notamment ceux de Fès, Marrakech, Agadir, Tanger, Casablanca et Rabat, avec des dates de livraison prévues pour la CAN 2025 et des ajustements ultérieurs pour répondre aux normes FIFA en vue du Mondial 2030. Le projet phare est sans doute le Grand Stade Hassan II, à Benslimane, qui avec ses 115 000 places deviendra le plus grand stade du monde, un véritable symbole de cette ambition.
Parallèlement, la couverture 5G et le déploiement de la fibre optique dans les villes hôtes sont en cours, assurant une connectivité à la hauteur des standards internationaux et renforçant la modernisation numérique du pays. Ces avancées technologiques s’inscrivent dans une stratégie globale de mise à niveau des infrastructures, incluant également les transports ferroviaires à grande vitesse, les aéroports et les autoroutes, pour une mobilité fluide et efficace.
Au-delà des retombées économiques directes, estimées à un gain d’environ un point de base du PIB par an, ces événements sportifs sont perçus comme un catalyseur de développement humain et social. Le sport est ainsi valorisé comme un vecteur de cohésion sociale, de diplomatie et de soft power, contribuant au rayonnement international du Maroc. Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a d’ailleurs souligné l’importance d’ancrer ces manifestations dans une dynamique culturelle forte, avec des initiatives visant à valoriser le patrimoine et à promouvoir le capital humain.
Cette vision dépasse le cadre strictement sportif pour s’inscrire dans une stratégie royale de développement durable et inclusif, visant à faire du Maroc une plateforme africaine d’excellence dans les domaines économique, sportif et culturel. L’organisation de la CAN 2025 et du Mondial 2030 est ainsi une occasion unique de mobiliser les savoir-faire locaux, d’attirer les investissements étrangers, de former les jeunes et de moderniser les infrastructures, avec un héritage qui perdurera bien après la fin des compétitions.