mustapha amal 
La salle de l’hôtel Barceló Anfa Casablanca était, ce jeudi en milieu de journée, pleine à craquer et l’émotion souverainement palpable. Ce n’était pas une simple cérémonie de fin de mandat, c’était un adieu amical vibrant, presque une transmission de flambeau, rendu à l’un des hommes qui ont façonné, patiemment et avec une élégance rare, le visage du tourisme marocain moderne.
À l’occasion de son départ de la présidence du MTM Club et de l’agence STours DMC, Azzedine Skally a reçu un hommage unanime, rassemblant pionniers historiques du secteur et jeunes professionnels venus de toutes les régions du Royaume. Une amitié sincère et une reconnaissance méritoire de ce qu’a ce grand homme pour le tourisme, discrètement, humblement, passionnément…, durant 6 décennies au service d’un secteur fragile mais humain.
Oui, c’est bien ça, Azzedine Skally, c’est près de soixante années de carrière consacrées à un métier qu’il a accompagné avec âme, anobli avec du cœur, élevé au rang d’art. Dès ses débuts, il s’impose par cette vision louable de faire, aux côtés de vétérans imbus des mêmes valeurs, du tourisme marocain une véritable symphonie culturelle et humaine du pays. Son nom est indissociable de l’essor des DMC (Destination Management Companies) au Maroc, où il a su créer des expériences de voyage sur-mesure, ancrées dans l’authenticité, bien avant que ce modèle ne devienne une tendance mondiale. Avec, toujours, cette élégance du geste qui lui est propre et la force du verbe câlin dont il a le charme…
Tous ceux qui ont croisé son chemin en témoignent : Azzedine Skally est un homme de style et de valeurs. Toujours élégant, toujours galant, il savait trouver le bon mot, celui qui apaise, qui encourage ou qui inspire. Ses collaborateurs évoquent sa politesse rare, sa positivité inaltérable, mais aussi sa rigueur discrète… un équilibre subtil qui lui a valu respect et fidélité, bien au-delà des frontières du pays.
Si le tourisme fut sa vocation, l’humanisme fut sa boussole. Skally a multiplié les initiatives caritatives, avec une sensibilité particulière pour l’enfance et l’éducation. Il s’est engagé à soutenir des associations œuvrant pour la scolarisation, mais aussi pour la formation professionnelle des jeunes dans le secteur touristique. Convaincu que l’avenir du Maroc repose sur une nouvelle génération de talents bien formés, il a souvent financé ou accompagné personnellement des projets pédagogiques. « Il ne voulait pas seulement que les jeunes travaillent dans le tourisme », confiait un proche collaborateur présent à la cérémonie. « Il voulait qu’ils en soient fiers. »
À l’hôtel Barceló Anfa, les témoignages se sont succédé, des doyens qui l’ont vu bâtir pierre après pierre les bases d’une industrie touristique durable, aux jeunes managers qui découvrent aujourd’hui la richesse de son héritage. Tous décrivent un homme dont la discrétion n’a jamais éclipsé l’impact, celui d’un passeur de valeurs, conscient que la grandeur d’un secteur repose autant sur ses infrastructures que sur son capital humain.
En quittant ses fonctions officielles, Azzedine Skally ne quitte pas le monde du tourisme, il en reste une figure tutélaire, un référent moral et professionnel. Et au-delà des chiffres business, des stratégies ou des partenariats, il laisse une empreinte plus précieuse encore, celle d’un homme qui a prouvé qu’on pouvait exercer le pouvoir avec élégance, diriger avec bienveillance et servir son pays sans jamais cesser de servir l’humain.
