Voilà une tentative rare au Maroc de reformuler l’identité d’un territoire en s’appuyant sur son ADN naturel, culturel et humain, tout en corrigeant, parfois de manière implicite, les limites du modèle précédent otage de dépendance à la saison estivale, image figée, sous-exploitation des ressources hors plage, faible appropriation locale. C’est pourquoi le projet «Mediterrania» se propose d’y répondre avec méthode, structure et narration.
Cette transformation a tout naturellement accouché d’une nouvelle identité visuelle à forte densité symbolique. L’emblème choisi, une palourde réinterprétée, est une allégorie qui évoque la protection, la matrice, la douceur, mais aussi le trésor caché de la perle intime de l’Oriental qui plonge dans la réalité écologique du littoral et réactive la mémoire et le contact avec le sable humide, les coquillages, l’eau, le vent.
Ce choix dessine une rupture claire avec l’imagerie touristique tapageuse ou sur-exploitée. Ici, le design devient langage. Ses lignes organiques et fluides, sa palette chromatique inspirée de l’eau, des minéraux, du soleil et de la végétation, deviennent une extension naturelle de la Méditerranée marocaine.
Le changement de nom de Saïdia Resorts à Saïdia Mediterrania est tout sauf technique. Il marque le passage d’un ensemble hôtelier à une entité qui se raconte, géographique et émotionnelle. Une logique de territoire à vivre, à habiter, à explorer.
Elle intègre aussi l’arrière-pays, la culture amazighe et orientale, la gastronomie locale, les traditions, les paysages agricoles, les activités sportives, le bien-être, les rencontres humaines. Cette approche rejoint les grandes dynamiques internationales du tourisme expérientiel, mais elle trouve ici une résonance locale authentique.
Le défi est de créer une destination qui raconte une histoire cohérente, capable d’attirer des profils très divers, touristes nationaux, diaspora marocaine, voyageurs européens en quête d’alternative au sur-tourisme, familles, sportifs, entreprises, organisateurs d’événements, tout en restant fidèle à l’âme de l’Oriental.
La signature «We mean Joy» revendique une émotion simple, universelle, mais exigeante, la joie comme expérience réelle, pas comme décor marketing. Cette approche se lit dans une nouvelle architecture servicielle imaginée pour abolir la saisonnalité et étendre l’attractivité sur douze mois :
-Sun & Sea : une redéfinition de l’expérience balnéaire, plus qualitative, respectueuse.
-Multisport & Outdoor : golf, activités nautiques, randonnées, cyclisme, fitness en plein air, dédiée santé et mouvement.
-Bien-être : spas, retraites détox, reconnexion à la nature, silence, lumière, mer.
-MICE & événements : infrastructure adaptée à l’accueil de séminaires, conventions et rencontres professionnelles dans un cadre hors-mainstream.
L’idée est de créer un espace réellement intergénérationnel, où les Baby Boomers trouvent la sérénité, la Génération X le confort intelligent, les Millennials et la Gen Z l’expérience, l’authenticité, la durabilité et le sens.
Derrière cette renaissance se dessine également un enjeu régional important. Saïdia Mediterrania veut jouer un rôle moteur dans le renouveau socio-économique de l’Oriental. Cela implique une revalorisation des savoir-faire locaux, un lien avec les coopératives, les artisans, les producteurs du territoire, ainsi qu’une politique de tourisme plus responsable, plus inclusif, plus enraciné.
L’objectif affiché est audacieux de bâtir une destination préservée, intelligente, connectée à sa population, porteuse d’opportunités et d’image positive pour toute la région. Dans un pays où plusieurs stations ont parfois souffert d’un déficit d’identité claire, la stratégie de Saïdia Mediterrania fait figure de contre-modèle inspirant.
En se réappropriant son nom, ses symboles et sa mission, Saïdia Mediterrania signe un retour à l’essentiel, c’est à dire la mer, la nature, l’humain, la joie, des souvenirs durables, des liens recréés entre l’homme et son environnement méditerranéen.
Une promesse ouverte sur l’horizon, où chaque visiteur est invité à le ressentir, l’habiter, et, peut-être, à y retrouver une part de sa propre lumière.




