22 novembre 2024

Comment va l’hôtellerie au Maroc ?

Sans doute, le remake le plus marquant du genre cette année est le retour, 20 ans après, d’Adil Douiri qui revient en force dès 2023 dans le tour de table de Risma en rachetant les parts du groupe Accor, en rachetant, via une nouvelle société dont les actionnaires ne seraient pas encore présentés.

Par ailleurs, la question se pose sur les vraies raisons ayant porté Risma à autoriser le rachat des actions d’Accor au Maroc ? Est-ce possible qu’il s’agisse d’un projet programme de nouveaux investissements en hôtels 5*, 4*? Sans doute que les résultats de Risma en hausse à la Bourse de 20% expliqueraient un certain regain d’intérêt, prouvant que la sortie d’Accor gestion de Risma pourrait sûrement annoncer un nouveau départ d’indépendance entre les deux groupes et la possibilité d’une éventuelle nouvelle marque nationale (ou internationale) d’une partie du portefeuille Risma. 

De son côté, le groupe Barcelo (dont le Président sera au Maroc fin septembre) arrive très fort dans sa stratégie d’investissement dans notre pays, avec le rachat récent des hôtels Farah de Casablanca et de Rabat, que le Groupe entend rénover complètement pour devenir des unités 5* luxe, et qui s’ajouteraient au Barcelo Anfa du Groupe Tikida, notamment le rachat et rénovation des ex Palmariva Marrakech, Almohades Agadir et Almohades Tanger. Sans oublier le rachat, également récent, du Barcelo Fez qui était déjà en gestion par le Groupe, en plus de la gestion du Barcelo Casablanca (4* du groupe Interedec d’Omar Kabbaj).

On assiste donc à une forte implémentation de la grande marque espagnole la prédisposant à devenir prochainement un acteur majeur dans le paysage hôtelier national.

Cette forte activité d’investissement hôtelier au Maroc et de remise au goût du jour du parc existant s’applique également aux groupes hôteliers marocains. En effet, Groupe Atlas hôtels & Hospitality est également en pleine mouvance de recapitalisation de son patrimoine hôtelier, en initiant un vaste programme de rénovation de son très important parc, dont plus de 70% sont en passe de devenir des 5* et 4* Premium, avec la marque View Rabat, Atlas Asni et Atlas Médina Marrakech, appelés à être également à la hauteur de la réussite de Marrakech pour contribuer à l’excellence de l’hôtellerie. 

Autrement, on constate qu’il y a effectivement une certaine approche dynamique des chaînes d’hôtels qui réalisent de véritables transitions viables et rénovations dans l’innovation, sans doute que l’aide d’un Milliard de dirhams du Gouvernement Akhennouch aurait peut-être contribué à l’émergence d’ambitions. Peut-être un regain de confiance considération prise de l’évolution positive du secteur touristique , favorisant d’ailleurs l’épanouissement des groupes d’hôtels par des investisseurs indépendants, contribuant à l’essor de gestionnaires pour compte de marque internationale. Pourtant, malgré les efforts tendant à se conformer aux normes internationales, ces hôtels en gestion internationale ne seraient pas vraiment aux objectifs espérés de rentabilité…

Enfin, les groupes Kenzi Hotels (Azghor Ouarzazate va fermer en octobre pour 12 mois de rénovation pour devenir un boutique hôtel 5*), Tikida, Palaces & Traditions, les hôtels d’Aziz Lebbar (Zalagh et autres), Valeria Hotels & Resorts (spécialiste depuis 2006 du All inclusive et qui projette d’assurer des investissements et gestion pour compte dans d’autres clubs au Maroc mais également des Urbains hôtels classés), la chaîne Mogador malheureusement toujours aux prises de tribulations infinies d’héritage… 

Le grand rendez-vous de cette année 2023 sera incontestablement l’ouverture du 5* Luxe du Royal Mansour de Casablanca. Cet investissement estimé à plus de 500 millions Dhs devrait enfin permettre une nouvelle dynamique dans la capitale économique. 

D’accord. Nous sommes conscients qu’il reste malgré tout beaucoup à réaliser en investissements hôteliers avec les différents projets stratégiques du portefeuille Madaef qui, d’ailleurs, vient de lancer via la SMIT un appel à manifestation de rachat d’actifs des hôtels de Ouarzazate. D’autre part, les 30% d’hôtels fermés ou trop vétustes à Agadir, avec un actif ex-Club Med dont la gestion est actuellement disponible, sachant que sa mise en vente en totalité ou en 3 parties est à l’étude, avec l’espoir qu’il soit confié à des acteurs marocains. D’un autre côté, les récentes déclarations optimistes d’intérêt sur Essaouira laissent espérer un grand investissement ! 

Marrakech est également propice à de nouveaux investissements, vu que 20% des hôtels sont toujours fermés, certains contrats seraient en cours pour ex-Impérial Borj, ex-Le Marrakech, ex-Club Sangho, ex-hôtel Pacha et sûrement bien d’autres unités encore.

Tout de même, nous espérons une issue favorable au Ritz Carlton de Dar Salam golf de Rabat et le fameux Palais Jamai de Fez depuis si longtemps en rénovation, sans parler de la zone hôtelière de Oued Fez qui n’a toujours pas émergé malgré les assurances faites de par-ci et par là…

Le fond Mohammed VI d’investissement qui devrait mobiliser 45 milliards de dirhams comprend également une partie de revalorisation du secteur touristique. Une excellente initiative, si toutefois elle devient effective, les détails ne devraient pas tarder à être diffusés pour, enfin, donner plus d’éclairage sur le futur capital des entreprises touristiques marocaines. 

Juste pour rappel, les grandes Kasbah du sud seraient également touchées par ce réel mouvement de rénovation et investissements que la SMIT devrait concrétiser début 2024. 

Tout cela est certainement du bon cru pour l’hôtellerie nationale appelée, du reste, à innover et à s’adapter aux nouvelles mutations mondiales de l’hospitalité. Un défi que les enseignes internationales maîtrisent, certes, mais les chaînes nationales tout aussi bien malgré les contraintes…

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