30 décembre 2024

Les limites de la gestion des aéroports au Maroc

Il est vrai que Marrakech demeure la destination la plus sollicitée par les marchés touristiques, mais il est tout aussi vrai que le trop-plein des charters et lox-cost qui atterrissent à l’aéroport Menara et, dans une moindre mesure à l’aéroport Massira d’Agadir, apporté son lot de défis pour ces 2 aéroports, surtout celui de Marrakech qui devrait, logiquement, s’adapter à une demande croissante tout en maintenant des niveaux de sécurité élevés et des flux de passagers efficaces. L’incident survenu à l’aéroport Menara Marrakech lors de la dernière semaine des vacances de Pâques met en lumière ces défis, soulevant des questions essentielles sur la gouvernance, la gestion des ressources humaines et l’organisation des aéroports marocains, en général.

On s’en souvient encore : l’aéroport Menara Marrakech a connu une situation chaotique lors de la semaine de Pâques, illustrant les failles du système de gestion actuel. Des retards, des embouteillages, des problèmes de sécurité et un service clientèle insuffisant ont tous contribué à un désordre généralisé et à fausser des images sur lesquelles on a sérieusement capitalisé. Cela soulève des questions fondamentales sur la capacité des aéroports marocains à gérer des pics de trafic importants tout en maintenant des standards de service élevés.

Un besoin urgent de réflexion stratégique s’impose, donc, pour une nouvelle gouvernance ou, si l’on veut, une gouvernance améliorée. D’abord, pour réévaluer la structure de gestion des aéroports. Actuellement, l’Office National Des Aéroports (ONDA) gère l’ensemble des aéroports du Maroc. Cependant, ce modèle de gestion centralisée peut être inadapté pour répondre aux besoins spécifiques de chaque aéroport. Une approche plus décentralisée, avec des directeurs généraux dotés de pouvoirs étendus pour gérer les opérations, la logistique, la sécurité et le service clientèle, pourrait être une solution.

Une telle approche permettrait une meilleure adaptation aux conditions locales et une réactivité accrue face aux imprévus. La nomination de directeurs généraux avec des pouvoirs de décision dans des domaines clés tels que la logistique, la sécurité et la gestion des ressources humaines pourrait apporter une plus grande cohérence et efficacité.

Autrement, l’un des éléments clés de cette refonte serait une stratégie de gestion des ressources humaines axée sur des compétences techniques de haut niveau et des salaires motivants. Les aéroports, en tant qu’entités complexes et en évolution rapide, nécessitent des professionnels qualifiés capables de s’adapter aux nouvelles technologies et aux défis émergents. Cela pourrait également inclure une meilleure formation des employés et une attention accrue à leur satisfaction et leur bien-être.

Une autre question critique à considérer est la transformation d’ONDA en une société anonyme (SA) et le recours à des partenariats public-privé (PPP) pour la gestion des aéroports. Cela permettrait d’introduire des pratiques de gestion privées et une plus grande autonomie dans la gestion des aéroports, tout en maintenant un lien solide avec l’industrie aéronautique et touristique. Les PPP peuvent également apporter des investissements supplémentaires et de nouvelles idées pour améliorer les opérations et l’expérience des passagers.

L’incident à l’aéroport Menara Marrakech est un rappel brutal des défis auxquels sont confrontés les aéroports dans un monde où le transport aérien est en constante évolution. Pour éviter de telles situations à l’avenir, une approche globale, impliquant des experts et des spécialistes, est nécessaire. Des personnalités comme Karim Baina, Abderrafie Zouiten et El Oufir pourraient, pourquoi pas, jouer un rôle clé dans cette réflexion, en apportant leur expertise pour concevoir des solutions innovantes.

2025 arrive rapidement, et 2030 est déjà à l’horizon. Les chantiers pour améliorer les aéroports doivent commencer dès maintenant, en mettant l’accent sur de nouvelles technologies et des méthodes de gestion modernes. C’est en investissant dans ces changements structurels que les aéroports marocains pourront relever les défis de demain et garantir une expérience de voyage fluide et sécurisée pour tous.

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