Selon le dernier sondage de la Global Business Travel Association (GBTA), l’industrie du voyage d’affaires affiche un renouveau encourageant, avec des perspectives de croissance optimistes. Les résultats de cette enquête, publiés le 30 avril 2024, sont basés sur les réponses de 815 acheteurs, fournisseurs et autres professionnels du secteur provenant de 41 pays. Ce sondage révèle des niveaux élevés de satisfaction professionnelle malgré certaines préoccupations, notamment vis-à-vis de la mise en œuvre de New Distribution Capability (NDC) dans le secteur du transport aérien.
L’industrie du voyage d’affaires connaît actuellement un haut niveau de satisfaction professionnelle. En effet, 85 % des répondants affirment aimer ou apprécier travailler dans ce domaine, avec 32 % déclarant « aimer » leur emploi et 53 % indiquant « apprécier » leur travail. Un quart des personnes interrogées s’attend à une promotion au cours de l’année, et 82 % des professionnels prévoient de rester dans le secteur des voyages d’affaires. Par ailleurs, plus de la moitié des répondants (65 %) prévoient de travailler pour leur employeur actuel l’année prochaine. Ces statistiques reflètent un optimisme solide et un taux de rétention des talents relativement élevé.
Le sondage met également en lumière un faible taux de rotation global, avec seulement 16 % des participants ayant changé d’entreprise dans l’industrie au cours des 12 derniers mois. Cependant, ce taux varie selon les régions, avec la région Asie-Pacifique affichant une volatilité plus élevée par rapport à l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Amérique latine. 35 % des répondants basés en Asie-Pacifique ont changé d’entreprise dans le secteur au cours de l’année écoulée, ce qui pourrait s’expliquer par une récente consolidation du marché en Asie, notamment en Inde, qui connaît une croissance rapide dans le secteur du voyage d’affaires.
Malgré ces indicateurs positifs, des défis subsistent. L’un des principaux enjeux concerne la mise en œuvre de NDC, une technologie qui vise à moderniser la distribution des billets d’avion et à faciliter les réservations. Cependant, une large majorité des acheteurs (71 %) reconnaissent qu’ils ont encore besoin d’informations et de formation sur NDC. Les incertitudes liées à cette technologie continuent de susciter des interrogations et freinent potentiellement son adoption. De plus, seulement 45 % des acheteurs estiment que leur Travel Management Company (TMC) est totalement préparée à gérer cette évolution, et 51 % des acheteurs n’ont pas encore commencé à mettre en œuvre NDC.
Les difficultés techniques restent également un obstacle majeur. 23 % des responsables d’achat ont rencontré des problèmes lors de l’intégration de NDC, et 60 % des acheteurs n’ont pas prévu de budget pour les coûts de service supplémentaires liés aux réservations NDC. Ces difficultés techniques pourraient ralentir l’adoption généralisée de NDC.
C’est pour dire que le secteur du voyage d’affaires montre des signes positifs de croissance, avec une main-d’œuvre engagée et un optimisme général quant à l’avenir. Cependant, des défis subsistent, notamment en ce qui concerne l’adoption de NDC. Les entreprises doivent investir dans la formation et la préparation pour surmonter ces obstacles. Malgré ces défis, le secteur offre des perspectives de carrière attrayantes, et les professionnels semblent prêts à saisir ces opportunités. Selon les estimations de GBTA, l’industrie du voyage d’affaires pourrait atteindre un montant de dépenses de 1 500 milliards de dollars en 2024, ce qui témoigne de son importance croissante dans l’économie mondiale.
Le Maroc, souvent reconnu pour ses paysages pittoresques, ses villes historiques et sa richesse culturelle, a récemment fait des pas significatifs vers le développement du tourisme d’affaires. Cette croissance remarquable a attiré des investissements importants, renforçant la position du pays comme une destination de choix pour les congrès, les conférences et autres événements d’entreprise.
Des villes comme Marrakech, Casablanca et Tanger deviennent des centres majeurs pour les événements d’entreprise, attirant ainsi des professionnels du monde entier. Conscient de cet attrait croissant, le gouvernement marocain a intégré le tourisme d’affaires dans sa feuille de route touristique, lui consacrant une série entière. L’objectif est ambitieux : attirer 1,5 million de touristes d’affaires en 2026 et atteindre 2,3 millions d’ici 2030.
Prenons l’exemple de Marrakech. La ville, déjà réputée pour son charme exotique et sa culture vibrante, est en train de devenir un pilier du tourisme d’affaires. Le gouvernement travaille actuellement sur la construction d’un palais des congrès de classe mondiale, capable d’accueillir 10 000 participants. Une fois achevé, cet espace permettra à Marrakech de figurer parmi les dix premières destinations mondiales pour le tourisme d’affaires, avec l’ambition de devenir la première sur le continent africain.
Toutefois, le développement de ces infrastructures prend du temps et nécessite des investissements considérables. La feuille de route touristique, bien qu’elle s’étende de 2023 à 2026, reconnaît que ces projets requièrent des délais pour obtenir les financements nécessaires et mettre en œuvre les idées. C’est pourquoi le ministère du Tourisme est prêt à examiner toutes les propositions concernant les lieux qui montrent un potentiel pour ce type de tourisme, en offrant l’accompagnement et le soutien nécessaires.
De plus, la nouvelle charte de l’investissement au Maroc est conçue pour encourager le secteur privé à investir dans des projets touristiques, y compris le tourisme d’affaires. Elle propose des incitations et des avantages fiscaux attractifs pour soutenir ces initiatives. Ces mesures, combinées avec l’engagement du gouvernement, devraient encourager davantage d’investissements et accélérer le développement des infrastructures nécessaires.