Après Marrakech puis Agadir, le DG de l’ONMT Achraf Fayda était à la rencontre des professionnels du tourisme de la région Casablanca-Settat, comme prévu dans la matinée du vendredi 17 janvier à l’hôtel Movenpick Casablanca. Réunis par le CRT Casablanca-Settat, à l’initiative de son président Othman Cherif Alami, les professionnels présents avaient à échanger avec le directeur général de l’Office accompagné de ses proches collaborateurs experts en marketing des territoires.
Visiblement très optimiste quant au développement touristique à venir, l’ambiance était ponctuée par beaucoup de sincérité et sans langue de bois, ni d’Achraf Fayda ni d’Othman Cherif Alami qui étaient allés directement au but. A préciser tout de même que le DG de l’Office a vite fait de planter le décor, en précisant que cela faisait seulement 46 jours qu’il était à la tête de l’ONMT dans un secteur auquel il s’initie progressivement en restant à l’écoute des professionnels régionaux. Une marque d’humilité réaliste à compter à son mérite de responsable à l’écoute des acteurs de l’industrie touristique. C’était d’ailleurs l’occasion pour lui de la réaffirmer en reconnaissant, au passage, que le CRT Casablanca-Settat, donne le parfait exemple de la synergie régionale entre élus, public et privé. Elan collectif qui en dit justement long sur la dynamique insufflée au Conseil et de la viabilité clair et réalisme adapté de son programme qui a su attirer les faveurs de ses partenaires institutionnels.
Cette réunion s’inscrit dans un cadre plus large de revitalisation du secteur touristique marocain, qui a connu une croissance significative ces dernières années. Le CRTCS et l’ONMT collaborent étroitement pour renforcer la position du Maroc comme une destination touristique de premier plan sur le continent africain. Le Directeur Général de l’ONMT a souligné l’importance de cette collaboration pour atteindre les objectifs fixés et maximiser l’impact économique du tourisme dans la région.
En somme, la rencontre a été opportune pour définir les orientations futures du tourisme à Casablanca-Settat, en alignant les efforts des différentes parties prenantes sur une vision commune pour le développement durable et attractif de la région.
Cette rencontre a été l’occasion d’aborder plusieurs sujets stratégiques liés au développement du tourisme dans la région, parmi lesquels l’évaluation des performances réalisées, en mettant l’accent sur les progrès constatés et les défis à relever. En même temps, les actions de promotion pour 2025 et les stratégies susceptibles d’attirer un plus grand nombre de visiteurs, avec un objectif ambitieux de 5 millions de touristes d’ici 2030.
Un accent particulier a été mis sur la nécessité d’améliorer l’infrastructure dédiée aux événements professionnels. La réunion a également abordé comment tirer parti des grands événements sportifs, tels que la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030, pour attirer des touristes d’affaires et renforcer la visibilité de la région.
Pour sa part, le CRTCS a présenté ses efforts pour tripler son budget annuel, permettant ainsi une meilleure visibilité internationale et une participation accrue à des foires touristiques. Des initiatives pour moderniser le site web du CRTCS et améliorer les outils de marketing ont été discutées, afin d’attirer davantage de visiteurs.
En outre, la nécessité de signer des conventions avec divers acteurs locaux pour améliorer la coordination et maximiser les ressources a été soulignée. Cela inclut des collaborations avec la région, la commune, et d’autres entités pour soutenir le développement touristique.
Le CRTCS a réaffirmé son ambition d’atteindre cet objectif en diversifiant l’offre touristique et en développant le tourisme rural et culturel en parallèle au tourisme d’affaires.
Toutefois, la ville de Casablanca, en tant que principale métropole du Maroc, fait face à plusieurs défis significatifs dans le cadre de son développement touristique, surtout à l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Bien que la ville ait enregistré une augmentation du nombre de visiteurs, sa croissance en termes de nuitées hôtelières reste faible, avec seulement une hausse de 2% par rapport aux années précédentes. Cette situation soulève des questions sur l’attractivité de Casablanca en tant que destination touristique.
La métropole souffre en effet d’une image principalement axée sur le tourisme d’affaires, ce qui limite son attrait pour les touristes cherchant des expériences culturelles ou récréatives existant à profusion dans la région quand même. Contrairement à des destinations comme Marrakech ou Agadir, qui offrent une variété d’activités de loisirs et un riche patrimoine culturel, Casablanca est perçue comme une ville où les séjours sont souvent courts et centrés sur des motifs professionnels.
De plus, le manque d’infrastructures adaptées, telles que des centres de conventions et des espaces événementiels multifonctionnels, freine le potentiel de la ville à accueillir des événements parallèles à la CAN 2025. La création d’un parc des expositions est également jugée essentielle pour dynamiser l’écosystème touristique.
Face à ces défis, l’État et l’ONMT ont mis en place plusieurs initiatives pour renforcer le secteur touristique à Casablanca. Pour ce faire, l’ONMT a élaboré un plan promotionnel ambitieux pour tirer parti de la CAN 2025. Des campagnes telles que « Terre de Lumière » visent à promouvoir la région comme une destination incontournable sur la scène internationale. L’accent sera, selon Achraf Fayda, mis sur l’amélioration de la connectivité aérienne avec l’ouverture de nouvelles routes vers plusieurs marchés internationaux.
Mais à l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, qui se déroulera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, il faut reconnaître que Casablanca doit surmonter plusieurs défis logistiques majeurs. Ces défis concernent principalement les infrastructures, la gestion des flux de visiteurs, et la coordination entre les différents acteurs impliqués.
L’un des principaux défis réside dans l’état des infrastructures sportives. Le Complexe Mohammed V, qui accueillera plusieurs matchs, nécessite une rénovation complète dont les travaux sont estimés à 220 millions de dirhams, lancés après la fermeture du stade en novembre 2023.
La gestion des flux de visiteurs représente aussi un autre défi logistique significatif. Avec l’augmentation prévue du nombre de touristes et de supporters durant la CAN, il est essentiel d’améliorer les infrastructures de transport. Des projets d’élargissement des routes sont en cours pour faciliter l’accès aux stades et aux zones touristiques. Par exemple, une nouvelle route à double voie a été construite pour fluidifier le trafic vers l’aéroport Mohammed V.
Des retards dans la rénovation des infrastructures ou des dépassements budgétaires pourraient nuire à l’image du Maroc en tant qu’hôte capable d’organiser des événements sportifs majeurs.
La capacité de Casablanca à surmonter ces défis sera déterminante pour faire de cet événement un succès retentissant sur le plan sportif et touristique.
La collaboration entre le Conseil Régional du Tourisme de Casablanca-Settat et l’Office National Marocain du Tourisme illustre une volonté partagée d’ériger Casablanca au rang de destination touristique majeure. Cette synergie repose sur une vision commune : maximiser l’impact économique du tourisme dans la région tout en confortant la région Casablanca-Settat dans son potentiel multi-produits et multi-niches.