31 janvier 2025

Attention à la qualité de gestion des hôtels durant la CAN 2025

L’annonce des 24 hôtels de luxe sélectionnés pour héberger les sélections nationales participant à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 soulève des défis logistiques, économiques et organisationnels.

Le modèle adopté par la CAF et les autorités marocaines repose sur l’attribution exclusive d’hôtels et de centres d’entraînement pour chaque équipe, susceptible de favoriser ainsi des conditions optimales de préparation et de récupération. A première vue, cette stratégie réduit les déplacements inutiles et offre un cadre professionnel aux joueurs.

Cependant, cette exclusivité pose des questions cruciales. Les hôtels concernés, fermés à la vente entre le 15 décembre 2025 et le 15 janvier 2026, sacrifieront pourtant une période rentable, marquée par les réservations liées aux fêtes de fin d’année. Bon gré mal gré, bien que la CAN génère une visibilité internationale certaine et un afflux touristique indirect, le manque à gagner pour ces hôtels pourrait être significatif.

La question de savoir si des mécanismes de compensation financière ou fiscale seront prévus pour les hôtels retenus reste essentielle, notamment pour rassurer les gestionnaires et investisseurs.

En même temps, l’organisation de la CAN 2025 coïncide avec une période charnière pour le tourisme marocain. La coordination entre les différents acteurs est primordiale pour éviter un effet de surenchère tarifaire ou une saturation des infrastructures. Du coup, Il est impératif de fixer des politiques tarifaires harmonisées pour les hôtels non-réquisitionnés, afin d’éviter une flambée des prix qui pourrait dissuader les touristes et supporters internationaux. Une coordination entre la CNT, les AIH et ARIH, la FNIH et la FNAAVM sera déterminante pour garantir un équilibre.

Ce n’est pas tous les ans que nous accueillons des événements sportifs de cette envergure, rassurer les les clients fidèles est l’acte à ne pas manquer. Les hôteliers doivent en effet déployer des stratégies de communication proactive auprès de leur clientèle habituelle, en leur proposant des alternatives adaptées (réduction pour les séjours décalés, partenariats avec d’autres établissements, etc.).

Pareillement, les hôtels non sélectionnés auront à maximiser leur attractivité en adaptant leurs offres aux besoins spécifiques des supporters et touristes, par exemple via des packages incluant hébergement, transports et billetterie pour les matchs.

De fil en aiguille, les destinations hôtes doivent être sérieusement prêtes à accueillir convenablement un afflux important de visiteurs, avec des solutions de mobilité efficaces et une offre d’activités variée. Seraient-elles toutefois prêtes le jour « j »?

Parallèlement, les autorités locales et les acteurs privés gagneraient à accompagner cet événement en concevant, par exemple, des programmes d’animation adaptés : festivals, visites guidées, marchés nocturnes, etc., pour capitaliser sur la présence des supporters.

De leur côté, restaurants, cafés, nightclubs, agences de voyage, musées et services de transport peuvent ajuster leurs horaires, renforcer leurs équipes et prévoir des offres spécifiques pour répondre à la demande accrue.

Sans oublier bien sûr la gestion des appartements meublés : La montée en puissance des plateformes de location d’appartements nécessite un encadrement réglementaire strict pour garantir la qualité des services et prévenir les abus tarifaires.

Les échéances et les priorités organisationnelles posent à tour des défis tout aussi importants. Le calendrier prévisionnel jusqu’au début de la CAN impose une coordination rigoureuse entre les parties prenantes. Par exemple, à fin mars,  la coordination générale entre les différents intervenants (hôteliers, municipalités, Fédérations, opérateurs touristiques) devrait être effective sans délai, en disposant d’un plan clair clé en main, incluant les priorités, les responsabilités et les mécanismes de suivi. Tandis que d’avril à septembre 2025, la mise en place opérationnelle devrait être consommée : Les infrastructures doivent être finalisées, les formations du personnel complétées et les stratégies de promotion ajustées. D’octobre à novembre, des simulations à échelle réelle doivent être organisées pour identifier et corriger les éventuelles failles.

Un événement de cette envergure implique des risques importants, mais aussi des opportunités uniques. Une régulation rigoureuse des prix est essentielle pour préserver l’image du Maroc comme destination touristique abordable et accueillante. En plus, la CAN est une occasion en or pour valoriser le savoir-faire marocain en matière d’organisation, d’hospitalité et de tourisme durable. Une communication proactive de la part de l’ONMT, de la CNT et des CRTs, en amont et pendant l’événement, doit cibler les marchés africains, européens et asiatiques.

Grosso modo, les acteurs du secteur touristique, en collaboration avec les autorités, doivent œuvrer, main dans la main, pour concilier les besoins des équipes nationales, des touristes et des supporters tout en minimisant les impacts négatifs sur les opérateurs locaux. Avec une stratégie claire et bien exécutée, la CAN 2025 pourrait devenir un modèle de gestion d’événements sportifs en Afrique.

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