Pourquoi Fatim-Zahra Ammor a été classée 5ème dans le top 5 de Forbes?

Le 12 août 2025, Forbes Middle East a classé Mme la ministre du Tourisme Fatim-Zahra Ammor cinquième personnalité la plus influente du secteur du voyage et du tourisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. De surcroît, elle est la seule femme et l’unique représentante d’Afrique du Nord dans ce palmarès, un fait qui illustre autant son leadership que l’essor croissant du tourisme marocain et de sa percée grandissante dans les marchés émetteurs.

Le classement tire sa légitimité par des résultats mesurables et pas du tout complaisants. En 2024, le Maroc a accueilli 17,4 millions de visiteurs, soit une hausse de près de 20 % sur un an, générant 11,2 milliards USD de recettes, un record historique. Ces performances sont le fruit de réformes et programmes ciblés, dont :

-Go Siyaha : plus de 1 000 projets soutenus pour stimuler l’investissement et la créativité locale.

-Cap Hospitality : première ligne de crédit publique dédiée à la modernisation de 25 000 chambres d’hôtel. Le cœur de sa réussite tient justement à ce qu’elle aligne budgets, programmes et indicateurs précis. Le Maroc, faut-il avouer, a atteint des records de fréquentation et de recettes non pas par effet de conjoncture uniquement, mais par la mise en place d’outils ciblés (Go Siyaha, Cap Hospitality).

-Banque de projets touristiques : 200 fiches d’investissement prêtes à déployer, facilitant le passage de l’idée à la réalisation.

Encore que Mme la ministre bénéficie également d’une position stratégique au conseil du Fonds Mohammed VI d’Investissement, ce qui lui permet d’aligner les priorités touristiques sur les politiques nationales de développement.

La réalité vérifiable sur le terrain de son mérite repose, de l’avis des professionnels, sur sa qualité d’avoir repensé le tourisme marocain autour de trois axes complémentaires.

D’abord, la modernisation et la diversification de l’offre.  Cap Hospitality a, en effet, répondu à un besoin critique : renouveler un parc hôtelier vieillissant, notamment dans les zones balnéaires et culturelles. Parallèlement, neuf filières thématiques, dont Plage et Nature & Découverte, structurent une offre diversifiée allant des séjours haut de gamme aux expériences locales.

Ensuite, la valorisation du tourisme interne.  La feuille de route 2023-2026 vise à atteindre 17,5 millions de touristes, 120 milliards de dirhams de recettes et 200 000 emplois créés. Pour les nationaux, le ministère a lancé la campagne « Netla9aw f Bladna » et favorisé les hébergements alternatifs (gîtes, séjours chez l’habitant), rendant le tourisme plus accessible et ancré dans le territoire. Elle a réintégré le tourisme interne dans la stratégie nationale, rompant avec une tradition qui le considérait comme marginal par rapport au tourisme international.

Enfin, la professionnalisation du capital humain.  Avec le Plan Kafaa, le ministère ambitionne de former et certifier 1 100 professionnels par an, tout en modernisant l’apprentissage via e-learning et formation de 2 000 nouveaux formateurs par session. Ce programme alimente directement la création d’emplois qualifiés — environ 7 550 sur deux ans.

Autre élément non moins important : La stratégie d’Ammor combine vision macroéconomique et action opérationnelle, c’est à dire attirer les flux internationaux tout en renforçant l’écosystème interne. Pour cela, elle s’appuie sur le triptyque d’une infrastructure modernisée, d’une offre diversifiée et de compétences renforcées.

Cette politique explique son classement par Forbes MENA. Il s’agit moins d’une distinction personnelle que de la reconnaissance d’un modèle de développement touristique capable de conjuguer attractivité internationale et bénéfices locaux.

Oui, en 4 ans, Fatim-Zahra Ammor a imprimé une nouvelle dynamique au tourisme marocain à travers des résultats record, des outils innovants et une approche qui intègre l’investisseur, l’opérateur et le citoyen. Sa place dans le top 5 de Forbes MENA n’est que le reflet d’une stratégie cohérente et mesurable, qui place le Maroc en acteur de premier plan sur la carte touristique mondiale.

Ce qui est remarquable, c’est la capacité de la ministre à combiner vision stratégique et opérationnalité sur le terrain, une qualité souvent rare dans les politiques publiques, où les ambitions affichées peinent à se traduire en résultats concrets.

En somme, Fatim-Zahra Ammor a su honorer un leadership capable de décloisonner la vision touristique et de la transformer en moteur économique structurant. Le défi, désormais, sera de maintenir ce cap dans un secteur où la concurrence internationale innove en permanence.

Si Forbes MENA a retenu Fatim-Zahra Ammor dans son top 5, c’est parce que le Maroc réussit à imposer un modèle original dans un environnement régional dominé par deux mastodontes : Dubaï et l’Arabie saoudite.

Contrairement à ces modèles basés sur l’hyper-investissement concentré, le Maroc a choisi une croissance organique, s’appuyant sur ses atouts naturels et culturels existants tout en modernisant ses infrastructures.

Là où Dubaï et l’Arabie saoudite misent sur le choc visuel et l’exceptionnel, le Maroc se distingue par une approche plus durable, équilibrée et socialement intégrée. Cette différence explique en partie pourquoi Forbes a considéré Ammor comme l’une des rares personnalités capables de produire un impact profond sans disposer d’un budget comparable à ses voisins du Golfe.

Le défi pour le Maroc sera de ne pas se faire distancer en visibilité internationale face à des campagnes marketing massives de ses concurrents, tout en restant fidèle à son identité et à ses ressources.

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