Rédacteur 
Une étude scientifique effectuée entre 2015 et 2020 et qui est en pleine (ré)actualisation depuis Décembre 2022 a révélé une description imagée physique et psychologique de Tanger ;
« Tanger est une très belle femme, resplendissante, bien maquillée vêtue d’une légère petite robe blanche et bleue, elle est aussi conservatrice, parfumée au mirabilis Jalapa, offrant un visage lumineux. Ouverte, d’une tolérance inouïe, elle est très fière d’être Tangéroise. Artiste, ensorcelant tous ceux qui la regardent, elle reste soucieuse de son avenir…
Tanger la tangitaine, l’innocente sirène, la fière attractive et hospitalière qui attend, de tout temps, et appelle du fond d’elle-même, ceux qui l’aiment, telle la belle au bois dormant pour un vrai label aux traits charmants… »l’hymne à l’amour de Tanger Par : Y.Alaoui
Ce n’est pas une description artistique de Tanger mais une étude scientifique multi-cibles impliquant un mix méthodologique basé sur deux approches conduites simultanément alliant le quantitatif et le qualitatif sur une étude des « sens » c’est-à-dire tout ce qu’on peut dégager avec nos cinq sens (couleurs, odeurs, matières, accessibilité, économie, etc.) et une étude de l’« essence » de la ville (sens du nom, population, caractère de la population, langage et accent, sentiment d’appartenance, culture et religion, etc.) en effet, La ville de Tanger présentée ainsi, se base sur la documentation, sur la revue de la littérature disponible sur la ville de Tanger ainsi que sur l’étude identitaire effectuée dans le cadre de nos travaux empiriques (plus de 75 entretien non-directif et semi-directif et environ 2500 questionnaires administrés auprès des principales parties prenantes et cibles du territoire).
Le principal objectif de cette étude identitaire est de mettre en exergue les traits physiques saillants de la ville de Tanger, ses icônes et symboles, sa personnalité et sa psychologie.
Le guide d’entretien de l’étude identitaire effectué contenait une question qui a marqué les interviewés : Si Tanger était une personne, serait-elle à dominante féminine ou masculine ? Quels seraient ses vices et quelles seraient ses vertus ? Ayant pour objectif de dresser un portrait identitaire de la ville, le traitement des résultat fait ressortir le fait que Tanger est à 100% féminine, prédominée par une palette de couleur froide alliant le bleu et le blanc avec quelque nuances du vert, elle est à la fois ouverte et conservatrice vu que 65% des participant à la recherche notent une tendance des habitudes conservatrices par rapport aux autres grandes villes du Maroc, dans certaines ruelles nous pouvons sentir l’odeur du Mirabilis Jalapa qui règne et sa luminosité est scientifiquement douce. L’ouverture et la tolérance sont les vertus incontestables de Tanger (72% des participants à la recherche). La situation géographique de Tanger a fait d’elle une ville où la tolérance règne dans tous les coins. Des êtres humains venus de partout, de nationalités, de religions, de coutumes et de cultures différentes vivaient dans les mêmes quartiers, voire même dans la même maison en harmonie.
Un interviewé avait déclaré « Tanger n’est pas tolérante », comment se fait-il qu’une ville ayant des origines phéniciennes, arabes, romaines, espagnoles, anglaises, etc. et là où les musulmans, les chrétiens et les juifs cohabitaient, cohabitent et cohabiteraient en pratiquant librement leurs rituels et traditions n’est-elle pas tolérante ? Justement, la réponse surprenante et inespérée, « Oui Tanger n’est pas tolérante ». Car, c’est le mot « tolérance » qui n’est pas adapté. Tanger est une ville très hospitalière, accueillante, extrêmement généreuse et le fait d’accepter tout le monde fait partie de son ADN. Elle n’est pas simplement une ville c’est la ville du monde, c’est le territoire ouvert qui partage sans permission ses lieux, son ambiance, ses murs, ses rues sa vie surtout, et, donc, son âme… Chacun a un espace et un temps pour laisser sa trace et créer sa propre histoire dans cette belle ville. Un sociologue français disait « la tolérance c’est juste accepter de cohabiter avec ceux que nous réprouvons ». En revanche, Tanger accepte la personne tout court.
Quoique Tanger reste méfiante par rapport à son avenir, les habitants de Tanger vivent aujourd’hui la nostalgie d’une ancienne Tanger dont l’identité était forte et dominante, celle basée sur un passé glorieux « nos jeunes ne connaissent pas notre « Tanger » ce qui me fais mal au cœur c’est que ma mère (ma ville) devient à l’image de toutes les grandes villes internationales » un appel fort et un plaidoyer porté par les anciens de Tanger pour valoriser cette identité de la ville son vrai positionnement, ces vrais marqueurs identités qui permettraient à Tanger d’être marquée ^pour qu’elle soir remarquée de de sa cible et bien évidemment démarquée de la concurrence.
Alaoui Yasmine (Professeur universitaire)
