Le projet de loi de finances 2024 prévoit des ajustements fiscaux significatifs touchant le secteur des boissons alcoolisées. Selon les nouvelles mesures, les taxes sur les vins et liqueurs passeront de 850 à 1,500 DHS par hectolitre, les taxes sur la bière augmenteront de 1,150 à 2,000 DHS par hectolitre, tandis que les taxes sur l’alcool pur grimperont de 18,000 à 30,000 DHS par hectolitre, représentant des augmentations respectives de 77%, 74% et 67%.
Cette décision, soutenue par divers partis politiques pour des raisons fiscales, de santé publique et religieuses, suscite des préoccupations quant à ses conséquences économiques et sociales. Alors que cette mesure vise à accroître les recettes publiques et à répondre aux préoccupations de santé, elle soulève des interrogations quant à ses effets sur la consommation nationaux et des touristes.
Les visiteurs étrangers non musulmans pourraient ressentir un impact financier conséquent lors de leur séjour au Maroc. Cette hausse des prix risque également de restreindre l’accès à ces produits pour de nombreux consommateurs locaux, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les commerces locaux et les lieux de consommation.
Or, l’industrie du tourisme, pilier essentiel de l’économie marocaine, pourrait également subir des retombées négatives. Les points de vente hôtels et restaurants pourraient voir leur business diminuer par rapport à d’autres destinations concurrentes offrant des tarifs plus attractifs. La question demeure de savoir si des analyses approfondies ont été menées pour évaluer les véritables impacts de ces hausses de taxes sur l’économie nationale et le secteur touristique.
D’où la question : Comment cette mesure influencera-t-elle les habitudes de consommation, la culture des affaires et les pratiques touristiques dans un pays où diverses traditions cohabitent harmonieusement ? Une réflexion approfondie sur ces enjeux est essentielle pour garantir un équilibre entre les objectifs fiscaux, les préoccupations de santé publique et le dynamisme économique du pays
Ceci, quand on sait que, par ailleurs, l’accent sera fortement mis sur l’avenir du tourisme viticole, lors de la 7ème Conférence mondiale de l’OMT sur le tourisme viticole qui se tiendra, du 22 au 24 novembre 2023 à La Rioja en Espagne. Evénement qui réunira divers acteurs de l’industrie autour des données, de la gouvernance, de l’innovation, de la durabilité et des compétences. La conférence mettra l’accent sur le rôle central de ce secteur dans la promotion du développement rural, des pratiques durables et de la régénération régionale. Justement, le Maroc comprend plusieurs domaines viticoles dont la production récolte médailles sur médailles lors de rencontres internationales. Il existe même des circuits ou excursions « routes des vins » vendus par des agences de voyages marocaines et qui trouvent preneur. Existeront-ils toujours ? A voir !