Mardi 30 janvier 2024, leComité national de la Pêche dans les Eaux Continentales a tenu sa session ordinaire, sous la présidence du Directeur Général de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) Abderrahim Houmy.
Cette session a été marquée par la présentation d’un portefeuille de projets innovants et diversifiés programmés pour la saison 2024/2025 et inscrits dans le cadre de la déclinaison opérationnelle du nouveau modèle de développement de la pêche et de l’aquaculture continentale « 2023/2030 ».
Ce modèle, élaboré par l’ANEF avec le soutien de la FAO rappelons-le, vise à mettre en place une filière de pêche et d’aquaculture continentales productive et résiliente qui contribuera à conserver les écosystèmes aquatiques tout en assurant des revenus stables aux communautés locales ainsi que la promotion de l’investissement privé et l’entrepreneuriat aquacole
Le comité a examiné à cette occasion ; le bilan des réalisations de la saison de pêche écoulée, ainsi que l’état d’avancement des différents projets portant sur le développement du secteur de la pêche et de la pisciculture continentales. Il a également a adopté les mesures d’ordre réglementaire pour la saison de pêche 2024/2025, notamment les dates d’ouverture et de fermeture des périodes de pêche pour les différents types d’espèces piscicoles. Ces dates précise-t-on ; sont définies dans le souci de respecter les périodes de reproduction et de repos biologique des poissons.Dans ce cadre, la pêche aux salmonidés est autorisée du 25 février 2024 au 27 octobre 2024 et pour les autres espèces, la pêche est autorisée du 11 mai 2024 au 16 février 2025.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner que Abderrahim HOUMY, Directeur Général de l’ANEF a présidé, le même jour, un atelier portant sur la présentation du nouveau modèle de développement de la pêche et de l’aquaculturecontinentalesau Maroc.
Cet atelier, tenu en marge de la réunion du Comité de la Pêche dans les Eaux Continentales, a vu la présence du représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Maroc et des différents partenaires nationaux et internationaux de l’ANEF.
Cemodèle de développement qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », met en avant des approches novatrices et agiles visant à repenser les pratiques actuelles, à faire évoluer les méthodes traditionnelles et à adopter des systèmes de production résilients aux effets des changements climatiques en vue de structurer une filière aquacole durable, créatrice de valeurs et profitable aux populations locales et aux investisseurs privés.
Selon le DG de l’ANEF, ce modèle de développement constituera désormais la nouvelle stratégie de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts en matière de pêche et d’aquaculture continentales. Il s’appuie sur quatre fondements a-t-il précisé à savoir : La contribution à la souveraineté alimentaire, la contribution à la conservation de la biodiversité aquatique, la création d’emplois décents et enfin, la contribution au bien-être social et économique des populations locales rurales.
Son déploiement a-t-ilajouté ; s’articulera autour de quatre principaux axes que sont le renforcement de la conservation de la biodiversité aquatique à travers des plans d’actions et des partenariats scientifiques dédiés, le développement et la structuration des chaines de valeurs relatives à l’aquaculture, la pêche commerciale et la pêche de loisir qui assureront la viabilité des systèmes et ressources aquatiques, l’appui à l’organisation et à la professionnalisation du secteur privé et des acteurs socio-économiques et associatifs pour un développement économique durable de la filière à l’échelle des territoires et enfin, l’accompagnement institutionnel de l’ANEF et de ses partenaires pour le développement durable et l’intégration de la filière de la pêche et de l’aquaculture continentales.
Pour sa part, Jean Senahoun représentant de l FAO au Maroc a souligné que ce nouveau modèle vise particulièrement à contribuer au renforcement de l’exploitation durable des ressources, et des capacités techniques des pêcheurs et aquaculteurs, à la modernisation des systèmes de gestion des structures et des entités rattachées à l’ANEF et l’intégration effective des associations de pêche dans la gestion du secteur, au développement d’une stratégie de valorisation des produits, et à l’intégration de la recherche et des nouvelles technologies comme levier indispensable au développement.
La FAO, avait-il ajouté, accorde un grand intérêt au développement de la pêche et de l’aquaculture continentales, et serait toujours prête à fournir l’assistance technique nécessaire souhaitée, pour un secteur durable contribuant à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à la croissance économique.
L’ANEF s’inscrit, par cette démarche, dans un cadre de référence stratégique international et national puisque ce modèle de développement contribuera à la réalisation de plusieurs Objectifs onusiens de Développement Durable (ODD). Il est également en adéquation avec la stratégie mondiale de la FAO dite « transformation bleue » qui vise à promouvoir, gérer, commercialiser et consommer les aliments aquatiques.
Cette approche novatrice traduit la volonté de l’ANEF à explorer et à exploiter le potentiel des ressources aquatiques continentales, dans le but de transformer les pratiques existantes, de prescrire des solutions fondées sur la nature, de promouvoir la durabilité et enfin de stimuler le développement socio-économique lié à l’aquaculture et à la pêche continentales.
Au Maroc, la production de l’aquaculture continentale demeure modeste, toutefois, il est important de rappeler que l’aquaculture connait, au niveau mondial, une croissance significative qui lui permet de contribuer de plus en plus dans la production halieutique.
Plusieurs projets d’actions rapides ont été présentés au cours de cet atelier. Ces projets concernent le développement de l’aquaculture dans les régions désertiques, l’appui aux coopératives de pêche commerciale, le soutien à l’entrepreneuriat social, l’appui des initiatives génératrices de revenus pour les femmes des communautés locales. Ils concernent également le soutien à l’investissement privé lié à l’aquaculture, à l’écotourisme halieutique et à la valorisation des produits piscicoles.
Plusieurs de ces projets sont en phase d’implémentation sur le terrain. Ils sont réalisés avec l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers de l’ANEF notamment la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’agence de coopération allemande GIZ, le Fonds Français de l’Environnement Mondial (FFEM), la coopération canadienne à travers la Société Canadienne de Coopération pour le Développement International SOCODEVI. D’autres projets, sont en cours de finalisation avec d’autres partenaires techniques et financiers.Mohammed Drihem