L’impact stratégique de l’événementiel et l’animation urbaine
Du 3 au 6 juillet 2025, le Royal Golf Dar Es Salam de Rabat accueillera une nouvelle édition de l’International Series Morocco, quatrième étape d’un circuit qui redessine avec méthode les contours du golf professionnel globalisé. Au cœur de cet échiquier en mutation, un nom revient avec insistance : Ben Campbell. Vainqueur ici-même en 2024, il revient défendre son titre.
L’International Series, adossée à l’Asian Tour et soutenue par LIV Golf Investments est une matrice d’ascension pour les joueurs émergents et une plateforme de transition vers l’élite, en particulier le LIV Golf League. Le Maroc, en accueillant cette étape depuis 2022 devient un espace de légitimation.
Le choix du Royal Golf Dar Es Salam, avec son légendaire parcours rouge, est stratégique. C’est l’un des rares tracés africains capables de rivaliser en exigence et en prestige avec les standards internationaux. Ce parcours ne pardonne ni la complaisance tactique ni l’imprécision mentale : c’est un juge, pas un décor.
Et c’est sur ce théâtre que Ben Campbell a basculé, en 2024, d’un statut de solide outsider à celui de prétendant crédible à une place dans l’élite mondiale.
En remportant l’édition 2024 en play-off contre John Catlin, multiple vainqueur sur l’Asian Tour, Campbell a enclenché un réalignement de trajectoire. Trois top 5 en fin de saison, une attention croissante de la scène golfique et surtout, un repêchage stratégique par Bubba Watson pour intégrer les RangeGoats GC du LIV Golf.
Depuis, son intégration dans le LIV Golf a confirmé sa montée en puissance. Sa troisième place à Singapour et sa régularité illustrent une maturité tactique nouvelle, doublée d’une ambition assumée : devenir un acteur central du circuit alternatif à la PGA.
Mais surtout, le Maroc reste pour lui plus qu’un souvenir : c’est une origine narrative, le point d’inflexion de sa carrière moderne.
L’édition 2025 est l’une des plus relevées depuis la création du tournoi. Aux côtés de Campbell et Catlin, on retrouvera notamment :
-Charl Schwartzel, vainqueur du Masters en 2011, pilier du Stinger GC, figure de proue de la transition entre circuits historiques et LIV Golf.
-Peter Uihlein, double vainqueur sur l’International Series en 2024, dont l’alliance avec Campbell chez les RangeGoats tisse une dynamique d’équipe rarement explorée dans le golf individuel.
-Andy Ogletree, prototype du joueur moderne formé aux U.S. mais promu sur l’Asian Tour, dont la trajectoire démontre la perméabilité croissante entre circuits émergents et structures dominantes.
-Et Jazz Janewattananond, mémoire vivante de l’International Series Morocco avec sa victoire inaugurale en 2022, incarnation d’un golf asiatique conquérant, créatif et désinhibé.
La présence continue du tournoi au Royal Golf Dar Es Salam s’inscrit dans une stratégie nationale plus large : positionner le Maroc comme plateforme golfique de dimension internationale, au croisement de l’Afrique, de l’Europe et du Moyen-Orient. Avec des événements de cette envergure, le pays construit un soft power sportif subtil mais puissant, à l’image de sa diplomatie culturelle.
Ce choix du Maroc est aussi un signal aux joueurs africains et arabes, encore sous-représentés à haut niveau. Le tournoi agit ainsi comme un point de contact entre les élites mondiales et les viviers régionaux, dans une logique d’inclusion ascendante.
L’étape marocaine dépasse le sport : elle devient un indicateur stratégique de l’avenir du golf mondial, où les parcours d’exception ne se trouvent plus uniquement en Floride ou en Écosse, mais aussi à Rabat -là où les carrières prennent un tournant et les récits s’écrivent.