L’impact stratégique de l’événementiel et l’animation urbaine
mustapha amal 
C’est désormais de très bonne augure, Intrepid Travel avance à contre-courant des modèles traditionnels en posant un geste fort : l’acquisition d’un riad de 17 suites dans la médina de Marrakech, à deux pas du Palais El Badii. Ce choix, d’ailleurs symbolique, est un point de plus à ajouter au crédit du voyagiste, très impliqué dans l’authentique et le durable expérienciel.
L’emplacement du riad au cœur d’un quartier vivant mais sous pression patrimoniale, offre justement à Intrepid un levier d’action directe dans une zone où le tourisme peut aussi bien accélérer la gentrification que soutenir la revitalisation artisanale. En investissant dans un bien existant, plutôt que dans un complexe ex nihilo, l’entreprise privilégie clairement une approche réparatrice, où l’existant est valorisé, les circuits courts réactivés et l’identité urbaine consolidée.
Sur le plan systémique, cet ancrage physique vient compléter un maillage déjà dense : Intrepid Travel emploie plus de 160 guides au Maroc, dont une part croissante de femmes, formées aux standards les plus avancés en matière de durabilité, de sécurité et de médiation culturelle. Le riad devient alors un point nodal de cette chaîne de valeur engagée, une maison pivot où convergeront voyageurs, artisans, partenaires associatifs et institutions.
Plutôt qu’un simple lieu d’hébergement, les responsables d’Intrepid Travel affirment que le riad ambitionne d’être un espace d’hybridation : entre hôtellerie et centre culturel, entre détente et apprentissage, entre expérience client et engagement citoyen. Cette approche signifierait ce que l’on pourrait qualifier de “tourisme relationnel” : un tourisme qui ne s’exerce pas sur un territoire, mais avec lui.
L’ambition est claire : créer un écosystème vivant où se croisent hébergement responsable, transmission artisanale et dialogue intercommunautaire. Le projet inclura des ateliers, des résidences d’artisans, des collaborations avec des coopératives locales, et servira de vitrine concrète à une forme d’économie touristique redistributive, à rebours du modèle extractif dominant.
La présence à Marrakech du CEO James Thornton et de tout le board exécutif d’Intrepid Travel en provenance de Melbourne et Londres, apparemment loin d’être protocolaire, acte une inflexion stratégique : le Maroc devient un territoire-pilote dans la vision d’un tourisme global régénératif.
Ce déplacement institutionnel est renforcé par la présence de figures clés telles que Zina Bencheikh, directrice générale EMEA, et Hala Benkhaldoun, directrice générale Maroc, toutes deux artisanes respectables de la diplomatie locale du groupe. Leur leadership féminin, local et affirmé, donne au projet une cohérence profonde avec les engagements d’Intrepid : décentralisation des décisions, inclusion, responsabilité féminine dans le tourisme.
Le projet a également reçu le soutien de la Confédération Nationale du Tourisme, à travers son président Hamid Bentahar, qui a salué une initiative “illustrant une nouvelle génération d’investissements dans le tourisme marocain, fondés sur l’éthique, la proximité et la durabilité”.
Un message vidéo de l’Ambassadeur d’Australie est venu compléter cette reconnaissance internationale, faisant d’Intrepid un trait d’union stratégique entre les politiques de durabilité australiennes et les ambitions territoriales marocaines.
L’un des traits distinctifs d’Intrepid Travel réside dans sa cohérence opérationnelle. Membre certifié B Corp, le groupe applique les principes du développement durable non pas en façade, mais dans ses processus internes : formation continue des guides, promotion active de la diversité, partenariats communautaires solides.
L’effort pour intégrer davantage de femmes guides au Maroc, dans un secteur historiquement masculinisé, implique cette capacité à agir sur les leviers systémiques du changement. Il s’agit d’un engagement opérationnel mesurable, aligné avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment en matière d’égalité des genres et de croissance inclusive.
Que peut-on dire de plus sinon qu’Intrepid Travel ne propose pas une utopie hors-sol, mais un modèle fondé sur la réhabilitation des lieux, la dignité des métiers du voyage et la co-construction des récits touristiques, revenir au territoire, au tissu social, à la lenteur et à l’impact. À Marrakech, le voyage reprend racine.
