Booking.com, cette célèbre plateforme mondiale semble bien sévir impunément chez nous qu’ailleurs. Bien entendu, elle arrange les affaires des structures d’hébergement inscrites, souvent consentantes à la malice commerciale de la plateforme qui, consciente du suivisme criard des unités nationales inscrites, mettent la barre un peu plus haute jusqu’à leur forcer la main, en pourcentage commissionnaire régulièrement ascendant. Bien installée dans sa zone de confort marocaine, elle vient de pousser ses caprices beaucoup plus loin en demandant aux établissements d’hébergement ses commissions en euros plutôt qu’en dirhams pour les clients marocains, profitant du vide juridique relatif aux opérations commerciales des centrales de réservations qui ont fait beaucoup de mal au business des agences de voyage marocaines.
La volte-face de la FNIH ne s’est pas faite trop attendre, puisque son Président Lahcen Zelmat vient d’adresser un courrier à Mme la Ministre du Tourisme pour une intervention solidaire mais juste.
En effet, les structures membres de la Fédération « ont reçu récemment un courriel du site de réservation booking.com les obligeant à payer toutes les commissions en devises, alors qu’elles étaient payées jusqu’au là en dirhams constants », écrit-il.
Sans doute, argumente le Président de la FNIH, cette décision unilatérale de la part de Booking a été expliquée par le changement des exigences de Banque Al Maghreb.
En s’adressant à Madame la Ministre, il explique que la majorité des recettes
encaissées par les hôtels via Booking proviennent des réservations faites par des marocains et par conséquent le chiffre d’affaires est réalisé en dirhams alors que
le paiement de la commission est dorénavant exigé en devises faisant supporter, en plus, aux Etablissements d’Hébergement Touristique le coût de 10% au titre de la retenue à la source.
Mais cette mise en éveil ne date pas d’aujourd’hui, mais longtemps avant par les voyagistes marocains qui se voyaient perdre de plus en plus de terrain face au suivisme des hôteliers qui en trouvent l’alternative attendue pendant la période des vaches maigres. On gré mal gré, les voyagistes affichent leur colère devant les hôtels qui ont tendance à leur tourner le dos au niveau des réservations demandées.
A ce titre, il est à espérer qu’il n’y ait pas de ruptures de contrats avec les TO sans aucune disponibilité pour les hôtels, particulièrement ceux situés au quartier Hivernage de Marrakech pour octobre prochain, vu les grands congrès inscrits, surtout celui de la Banque Mondiale.