Dans un précédent article (https://premiumtravelnews.com/2025/03/07/ryanair-a-t-elle-bien-fait-pour-ouarzazate/), nous nous sommes interrogés sur les dessertes opérées par Ryanair sur Ouarzazate et celles déviées en défaveur de la destination.
En fait, l’éviction de Ouarzazate des liaisons aériennes assurées par Ryanair, au profit d’un renforcement de la desserte d’Errachidia, soulève de sérieuses interrogations sur l’équité des choix stratégiques en matière de connectivité et de transport au sein de la région Drâa-Tafilalet. Une fois de plus, la centralisation des décisions semble favoriser Errachidia, chef-lieu administratif, au détriment des autres provinces qui composent cette vaste région du Grand Sud marocain.
Ce déséquilibre n’est pas anodin. Il reflète une dynamique bien ancrée où l’influence politique et les jeux de pouvoir priment sur une analyse rationnelle et équilibrée des besoins réels du territoire. Ouarzazate, avec son potentiel touristique exceptionnel, son industrie cinématographique reconnue à l’international et son rôle clé dans le développement économique du Sud, mériterait une connectivité aérienne renforcée, plutôt qu’une marginalisation injustifiée.
Mais force est de constater que les décisions prises en matière de transport semblent obéir davantage aux pressions d’un lobbying bien organisé qu’à une vision cohérente et équitable du développement régional. Errachidia, bénéficiant déjà d’un statut administratif privilégié, capte ainsi l’essentiel des investissements et des infrastructures, laissant les autres provinces de Drâa-Tafilalet dans une position secondaire.
Une telle politique, loin de favoriser une croissance harmonieuse, risque d’aggraver les disparités internes et d’entraver le développement d’une région qui repose sur une diversité de pôles économiques complémentaires. Il est temps de repenser ces choix avec une approche plus inclusive, où chaque territoire puisse bénéficier équitablement des ressources et des infrastructures nécessaires à son essor. Ouarzazate, joyau du Sud, ne peut être reléguée à un simple rôle périphérique au gré des décisions administratives et des intérêts particuliers.