26 avril 2024

Ça colère chez les bureaux de conseil et de formation

Fatim-Zahra Bennis, Présidente de l’ABCF

L’Association des Bureaux de Conseil et de Formation est dans tous ses états en décriant les mauvais lobbyings, les décisions hâtives et une gouvernance en mal de gouvernance. En effet, beaucoup de colère face au blocage des budgets des Giacs pour 2022, alors que l’entreprise est dans son droit d’assurer la formation de ses équipes, sachant qu’elle paye à l’Etat une taxe dédiée à la formation. Il s’agit des budgets alloués au financement de l’assistance technique des études individuelles pour l’identification, la formulation des besoins en compétences et la réalisation des actions de formation planifiées des TPE-PME. « Il est difficile de savoir comment réagir face à ce nouveau variant et l’annonce de cette nouvelle aux entreprises ». Du coup, c’est l’entreprise qui est privée de son droit au même titre que les bureaux de formation qui se trouvent handicapés par cette mesure qui ne prend pas en fait la mesure régressive de l’administration.

Et c’est justement pour crier à l’abus que l’Association des Bureaux de Conseil et de Formation a réuni ses membres la semaine dernière à Casablanca pour parler d’une seule voix. Surtout qu’il s’agit, selon l’ABCF, d’une violation de la loi par l’ingérence des instances impliquées dans la gestion de ces programmes. Pour étayer sa thèse, il en appelle à la loi n° 60-17, promulguée par Dahir n° 1-18-94 du 25 moharrem 1440 (5 octobre 2018), stipulant dans l’article 3 que « la formation continue est un droit pour les salariés garanti par la loi et auquel l’employeur doit se soumettre ».

« De quel droit le comité central veut supprimer les actions de Diagnostic stratégique et de l’ingénierie de formation (études individuelles) au détriment des études sectorielles ?!!! », s’interroge Mme Fatim-Zahra Mziouad Bennis, Présidente ABCF. Selon elle, la loi est claire pour passer tellement à côté, reconnaissant les organes habilités à assurer la formation continue : Et de poursuivre : « L’article 9 indique que, les programmes et les opérations de formation continue sont réalisés par les établissements, les organismes et les entreprises qualifiés, tels les organismes et les établissements du secteur privé qui fournissent des prestations dans les domaines du conseil et de formation. Les OCF sont des entreprises privées exerçant leur métier par la LOI. Tout manquement de respect ou atteinte des OCFs et/ou abolition de leur droit doit être porté à la justice pour mettre fin à cette situation catastrophique et désastreuse ».

Mais ce qui a surtout attisé la colère des bureaux de conseil et de formation demeure le parti-pris de la Cgem en défaveur de ces derniers, portant la Présidente de l’ABCF à se demander de quel droit la Confédération demande aux GIACs de ne plus recevoir les demandes des entreprises relatives aux « études stratégiques » et aux « ingénieries de formation.

Dans le même registre contre-nature, il est utile de remarquer le manuel des procédures relatives aux contrats de réalisation des programmes spéciaux de formation professionnelle, ainsi que le manuel des procédures relatives à la fixation des conditions de conclusion des conventions entre l’OFPPT et les GIACs, prévus par les dispositions réglementaires en vigueur, demeurent en vigueur jusqu’à leur remplacement conformément aux dispositions de l’article 19 de la loi. Ce qui veut dire que les dispositions et conventions entre OFPPT et GIACs demeurent toujours en vigueur, et ne sont remplacés dans aucun texte d’application de ladite loi. Alors?

Ces contraintes rencontrées par les bureaux de conseil et de formation, au moment où la reprise économique est entamée, n’est ans doute pas pour servir le développement de l’entreprise marocaine ni l’amélioration des compétences de ses ressources humaines par de la formation continue. Tellement anormale cette situation mi-figue mi-raisin, portant la Président de l’ABCF à dire même que  «l’abus des instances de gestion du système des CSF a dépassé toutes les limites, au détriment de l’intérêt des entreprises PME et TPE de notre royaume !  Alors que les grandes entreprises ne souffrent de rien et bénéficient de toutes leurs droits de ce système, on voit que l’entreprise marocaine TPME est délaissée trainer dans ses problèmes !  Cette situation enlève toute légitimité à la CGEM qui est sensée défendre leurs intérêts.  Il est temps de soutenir les TPME et rendre la justice à ce qui est de droit ».

A toute fin utile, rappelons que l’ABCF est une association créée en 2007, suite à l’initiative des opérateurs de conseil et de formation pour contribuer à l’amélioration de la situation du secteur au Maroc. Son but consiste à créer un cadre de réflexion et de concertation sur la profession, de représenter les opérateurs auprès des autorités de tutelle et d’œuvrer pour son essor, ainsi que l’organisation et la professionnalisation du secteur. Il s’agit aussi pour l’association d’améliorer l’environnement professionnel et contribuer à assainir le secteur du conseil et de la formation, de représenter ses membres auprès de l’autorité de tutelle et de tous les organismes privés ou publics, d’accompagner l’entreprise marocaine pour se développer et prospérer. Pour réaliser ces objectifs, l’ABCF crée des partenariats durables et mutuellement bénéfiques pour la profession, et assoit sa position vis-à-vis des différentes organisations nationales et internationales, par son sérieux et son implication.

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