mustapha amal 
La reconduction d’Imane Rmili à la présidence de la Fédération Nationale des Restaurateurs Touristiques (FNRT), à l’unanimité des membres réunis avant-hier mercredi 18 juin en Assemblée Générale, consacre une vision claire : ériger la restauration touristique en composante centrale de l’attractivité et de l’offre touristique du Maroc.
Réélue donc pour un second mandat de trois ans, Imane Rmili devient une figure centrale de la gouvernance touristique marocaine. C’est d’ailleurs bien motivé : Sa première mandature a été marquée par des inflexions stratégiques notables : professionnalisation du secteur, mise en réseau des acteurs régionaux, développement d’une diplomatie culinaire offensive, et surtout, ancrage institutionnel accru de la FNRT au sein de l’écosystème touristique national. Son bilan est à la fois lisible et mesurable, et la confiance renouvelée du collège électoral, réunissant les représentants de huit régions, en témoigne clairement.
L’Assemblée Générale, tenue en présence du délégué régional du tourisme de Marrakech, a rassemblé des acteurs représentatifs de l’ensemble du territoire : des régions du nord comme Tanger-Tétouan-Al Hoceima jusqu’aux provinces du Sud telles que Dakhla-Oued Eddahab, en passant par les pôles historiques de Marrakech-Safi et Fez-Meknès, les Régions Agadir Souss-Massa-Drâa et Casablanca-Settat qui sont parmi les régions fondatrices de la FNRT. Cette diversité géographique traduit évidement une légitimité élargie, un ancrage territorial solide, et une volonté d’harmonisation nationale des politiques en matière de restauration touristique.
Le discours d’Imane Rmili à l’issue du scrutin fixe clairement le cap : structurer davantage le secteur, défendre les intérêts des restaurateurs classés, et consolider la restauration touristique en pilier économique, social et culturel du Maroc. Au-delà de la rhétorique institutionnelle, cette déclaration engage une série de chantiers critiques qui dessinent les contours d’une nouvelle feuille de route.
Parmi ces priorités :
-Professionnalisation accrue : Face à une offre encore hétérogène, la FNRT entend impulser des standards professionnels nationaux, articulés autour de la formation continue, de l’encadrement des pratiques, et de la montée en compétence des équipes.
-Transition durable : la restauration marocaine est appelée à se réinventer sur le plan environnemental (réduction du gaspillage, circuits courts, gestion énergétique), sans renier son identité culinaire.
-Simplification administrative : L’un des freins récurrents au développement des restaurateurs demeure la complexité des procédures. L’objectif est clair : fluidifier les démarches, clarifier les statuts, et instaurer un dialogue plus efficace avec les pouvoirs publics.
-Création de labels qualité : Pour mieux distinguer les établissements engagés dans une démarche d’excellence, la FNRT envisage le déploiement de labels valorisant la qualité, l’authenticité et l’innovation, avec un impact direct sur l’image du Maroc à l’international.
-Diplomatie gastronomique : La FNRT entend jouer un rôle proactif dans cette diplomatie culinaire, en collaboration avec les ambassades, les chefs marocains de la diaspora et les événements internationaux.
L’approche d’Imane Rmili inscrit alors la restauration touristique dans une lecture plus large des politiques de développement territorial, de valorisation des terroirs, et de création d’emplois qualifiés. En cela, la FNRT devient pont jonctionnel entre économie touristique, identité culturelle et innovation sociale.
Il ne s’agit plus seulement d’accompagner le secteur, mais bien de contribuer à en faire un moteur structurant du soft power national. À ce titre, la FNRT a désormais rendez-vous avec une responsabilité historique : transformer la cuisine marocaine en outil d’attractivité internationale, mais aussi en instrument de développement local inclusif.
