Dans le cadre de la 5ème édition des rencontres Internationales de Tioumliline organisées du 31 mai au 02 juin 2022 par la Rabita Mohammedia des Oulémas à travers son Centre Ta’aruf et la Fondation Mémoires pour l’Avenir en partenariat avec l’Institut Catholique de Toulouse et la Fondation Futur 21, sous le thème: « Préserver et transmettre la mémoire pour ancrer l’Altérité » ; l’ancien monastère du Christ-Roi, plus connu sous le nom de Tioumliline a été au rendez-vous avec la tenue d’une conférence autour de la thématique : « En pratique ; Tioumliline , un héritage avant-gardiste, des continuités spirituelles »
Animée par Frère Daniel, Moine bénédictin d’En-Calcat, Pr Rey Momoso-Ruiz professeur titulaire de la chaire « francophonies et Migrations » à l’institut Catholique de Toulouse (Louis Massignon et Charles de Foucauld : vers un dialogue interreligieux) et par Mme Génini réalisatrice OHRA Productions (Le Maroc, Terre de mysticismes), cette conférence a été suivie par une visite de l’itinéraire mémoriel du Monastère de Tioumliline et de l’exposition « rencontres internationales de Tioumliline 1956-1957 » organisée ai sein de l’ancienne chapelle.
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été marquée des allocutions officielles prononcées successivement par Dr Ahmed Abbadi Secrétaire de la Rabita Mohammadia des Oulémas, Mgr Lopez Roméro, Cardinal Archevêque du Diocèse de Rabat, Mr El Kaid Président du Conseil préfectoral de Meknès, Mme Ismaili Hasnaa représentant le Secrétaire Général du Département des eaux et forets et Dr Ahmed Sarghini, président de l’association des parents d’élèves de Lycée Tarik Bnou Ziad d’Azrou, au nom de la Fondation Mémoire pour l’Avenir.
Dans une déclaration à la Presse, Dr Abbadi a souligné que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un partenariat signé entre la Rabita Mohammadia des Ouléma et la fondation Mémoire pour l’Avenir qui a fourni de grands efforts ces dernières années pour attirer l’attention sur ce site qui était une source de lumière et d’ouverture durant les années cinquante qu’est le monastère bénédictin de Tioumliline ancien haut lieu de discussions et d’échanges instructifs entre les deux religions monothéistes : L’Islam et le christianisme.
Cette rencontre avait-il ajouté, est organisée aujourd’hui, en partenariat avec les populations locales, les autorités, la société civile et tous les concernés justement, pour faire revivre ce rôle joué par le monastère et faire rejaillir les lumières de cette initiative qui était soutenue par Amir Al Mouminine Feu SM Le Roi Mohammed V et par le Pape de l’Église catholique Pie XII.
Pour le Cardinal Cristóbal López Romero, archevêque du Diocèse de Rabat, cet évènement consiste à conserver, protéger et à répandre la mémoire de ce site (de Tioumliline) qui est né il y’a 70 ans et qui marque encore l’histoire du Maroc, le passé, le présent et nous voulons aussi que ça marque le futur car avait-il précisé, nous voulons que l’esprit d’ouverture, de partage, de rencontre et de dialogue qui a été vécu ici dans les années 50-60 ; continue et s’améliore et qu’il touche tout le Maroc et toutes les populations .
Pour sa part, la baronne Martine Jonet de Bassompierre ; présidente de la Fondation Futur 21 venu de Belgique pour participer à cet évènement, elle a souligné que toute l’harmonie qui a présidé aux deux premières réunions de l’évènements (Ndr : Tenues à Rabat le 31 mai et le 01 juin 2022) qui ont été magnifiques, trouve son aboutissement ici dans ce lieu absolument unique qu’est Tioumliline qui a ses racines profondes dans le temps et dans l’espace.
Dans ce magnifique espace avait-elle ajouté, nous allons ensemble faire renaitre un esprit commun qui est celui qui nous anime tous.
A noter enfin que cette rencontre, la 5ème en son genre, ambitionne d’ouvrir un dialogue général et approfondi sur l’Altérité. Elle se situe volontairement dans le sillage d’un dialogue ancien et profond établi entre la religion musulmane et la religion chrétienne.
Cette réflexion sur le long terme s’appuie sur une reconnexion volontaire avec un passé commun interreligieux, les « Rencontres Internationales » qui se sont tenues dans le Monastère bénédictin de Tioumliline. Ces moments de dialogue étaient dans une altérité assumée, rassemblant des gens de différentes opinions et croyances, conscients de leurs différences et volontaires pour en débattre. C’est pour exprimer une continuité volontaire avec cet esprit d’hospitalité à l’Altérité que la Rabita Mohammedia des Oulémas via son Centre Ta’aruf et la Fondation Mémoires pour l’Avenir ont souhaité que cette rencontre se tienne en partie sur le site de l’ancien monastère.
Il s’agit, dans ce dialogue, de donner sa place à la mémoire comme moteur de la démarche d’ouverture à l’altérité, de souligner l’importance de la pérennité des lieux de dialogue, comme lieux de mémoire autant que lieux d’avenir, de « faire école » autant que de « faire mémoire ».
Cette rencontre fait suite au webinaire « Préserver et transmettre la mémoire pour ancrer l’Altérité », organisé en 2021 par La Rabita Mohammedia des Oulémas, à travers son Centre Ta’aruf, en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis au Maroc, la Fondation Mémoires pour l’Avenir et Archives du Maroc. Elle débutée à Rabat le 31 mai et le premier juin 2022 avec un moment de recueillement devant les tombes des moines de Tioumliline au cimetière Pax de Rabat, une cérémonie d’ouverture officielle de la 5ème édition des rencontre de Tioumliline suivie de témoignages en souvenir de Tioumliline présentés par Mr Hmed Hamzaoui président de l’association des anciens internes de Tioumliline et par Petite Sœur Elli Miriam Responsable régionale des petites sœurs de Jésus au Maroc, par la projection du film documentaire : « Nous tous » réalisé par Pierre Pirard et par le tenue de deux conférences autour de la thématique : « Comprendre l’altérité dans les deux religions » animée par P. Jean-Michel Poirier Maitre conférencier à l’Institut Catholique de Toulouse avec Dr Ahmed Senouni de l’institut Dar Al Hadith Al Hassania et , la thématique : « Altérité, entre savoir et transmission » animée par Dr Farid El Asri , islamologue-anthropologue et directeur du center for global studies à l’Université Internationale de Rabat et par Sr Odile Hardy , théologienne, maitre de conférences à l’Institut Catholique de Toulouse.
Mohammed Drihem