5 mai 2024

Zaki tacle Chahli, Bachar lui emboîte le pas

Sans trop rentrer dans les détails, il est malheureux qu’une fédération professionnelle de métiers touristiques aussi soudée qu’est la FNIH, donnant souvent l’exemple d’une corporation qui tient toujours la route, qui peut se vanter de presque gagner à tous les coups, soit défenestrée à cause de tentations électorales bruyantes. Que ce mois de novembre risque de souffler la belle union modèle de la FNIH, la plus forte et la plus unie fédération de métiers de la CNT.

Il est, en effet, très désolant d’assister à un déchirement inopiné et surprenant dans la structure de la FNIH, rendu public de surcroît. Du jamais vu dans son histoire, quand on sait que jusqu’ici, les différends qui pouvaient survenir se réglaient en interne dans la douceur, la sagesse des décisions, le respect mutuel et sans tapage. La contestation démocratique est, certes, la base du dialogue constructif mais jusqu’à étaler les affaires de cuisine interne sur tous les toits ne sert vraisemblablement pas les intérêts d’une fédération ayant démontré qu’elle était ce brillant élève de la classe aux bonnes notes dans l’associatif touristique.

Que les ARIH de Marrakech et d’Agadir montent au créneau, c’est compréhensible. Mais fallait-il en arriver jusqu’à faire l’exception parmi les autres ? Ok, ces deux associations régionales championnes représentent les destinations historiques du Maroc, or toutes les autres comptent quand même dans l’écosystème hôtelier. Il n’y a pas de petit à écraser ni de grand anoblir pour défendre la cause des structures de l’hébergement touristique. Les deux comptent…

Nous appelons tout ce beau monde de la FNIH à faire preuve de solidarité, de retenue et de sagesse, main dans la main dans le respect, pour mener à bien les chantiers en attente dans la collectivité et non dans l’handicap diviseur.

Bref, la tenue à Casablanca de l’assemblée générale extraordinaire le lundi 27 novembre se fera avec 10 ARIH au lieu des 12 apparemment, celles de Marrakech-Safi et Souss-Massa ayant fait savoir qu’elles n’y participeraient pas, nous apprendra davantage sur la trajectoire de la FNIH qui préludera aux «enchères» de  l’assemblée générale élective.

Quoiqu’il en soit, les Présidents des 10 ARIH semblent moins apprécier le communiqué commun des associations de Marrakech et d’Agadir dans son esprit réducteur. L’exemple de l’Oriental est fort édifiant à ce sujet, car il résume en substance les appréhensions des dix. Voici ci-après la mise au point telle quelle faite avec franc-parler par Youssef Zaki, Président de l’ARIHO:

« Dans l’interview du président de l’association d’Agadir, une problématique notable surgit avec l’utilisation du terme « petit » envers d’autres associations. Le président d’Agadir a exprimé ces mots avec une arrogance qui suggère un certain mépris envers les associations qu’il considère comme petites. Cette attitude peut être interprétée comme une manifestation de la folie des grandeurs, où la quête de grandeur s’accompagne d’un dédain envers ceux perçus comme inférieurs.

Cependant, il est crucial d’ajouter une nuance à cette critique, en reconnaissant que la réalité peut révéler d’autres aspects de la situation. Il semble y avoir une volonté de domination de la part des deux associations majeures, Marrakech et Agadir, qui considèrent les autres régions comme petites. Il est impératif de souligner que chaque région du royaume compte des professionnels qualifiés, et aucune ne devrait être reléguée au statut de « petite » au sein de la fédération.

D’un point de vue académique, il est pertinent d’affirmer que la mission de la fédération nationale de l’industrie hôtelière est de garantir l’équilibre entre toutes les associations sectorielles, sans favoriser une région en particulier. Bien que Marrakech et Agadir soient indéniablement les régions les plus développées sur le plan touristique, cela ne justifie pas une domination automatique en termes de voix au sein de la fédération. Le principe démocratique sous-jacent à une telle structure exige que chaque région soit représentée équitablement, indépendamment de son niveau de développement.

Par ailleurs, l’idée de réélection du président actuel mérite une attention particulière. Si le président actuel a accomplit un travail extraordinaire, il est légitime de considérer une réélection, conformément au principe bien établi de ne pas changer une équipe qui gagne. 

À la fin, la souveraineté de l’assemblée dans la prise de décisions doit être affirmée. Les décisions qui seront prises devraient refléter un choix éclairé et équitable, mettant en avant les intérêts collectifs de toutes les régions. L’objectif ultime est de garantir une représentation juste et équilibrée au sein de la fédération nationale de l’industrie hôtelière, respectant ainsi les principes fondamentaux de la démocratie et de l’égalité.»

Tout est donc dit et ce n’est pas seulement l’Oriental auquel la folie des grandeurs aura révolté, car c’est le même son de cloche chez Soufian Bachar, Président de l’ARIH Daraa-Tafilalet:

« Nous dénonçons vivement le mépris infligé à nos associations, les qualifiant de petites, et l’humiliation subie par des entités représentant divers établissements dans des régions cruciales telles que la montagne, les petits villages et le désert, contribuant significativement à la richesse culturelle et touristique du Maroc.

Il est crucial que la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière (FNIH) reconnaisse que sa légitimité dépend d’une représentation équitable de toutes les régions, au-delà de Marrakech et Agadir. La diversité du tourisme marocain, caractérisée par ses kasbahs, ses dunes et son patrimoine, doit être pleinement prise en compte.

Nous insistons sur le fait que la démocratie, au sein de la FNIH ou de toute organisation, nécessite le respect de toutes les entités, qu’elles soient petites ou grandes, et indépendamment de leur forme. En reconnaissant la valeur de chaque association, la FNIH peut renforcer sa cohésion. La légitimité authentique de la FNIH réside dans son unité et sa représentativité.

L’ARIH Daraa-Tafilalet exprime son soutien envers une personne que nous considérons comme un homme de l’étape, monsieur Lahcen Zelmat, pour son engagement, sa disponibilité et sa plaidoirie. Nous avons sollicité un troisième mandat de manière pragmatique, percevant cela comme un devoir et non un honneur, pour poursuivre le travail entamé. »

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