21 mai 2024

Et si nos hôteliers se mettaient au régime airbnb ?

On parle tambour battant d’une année record en arrivées touristiques durant 2023, mais on parle avec moins de vigueur du nombre de nuitées dans les établissements classés, encore moins des raisons de disparité entre les résultats des deux. Comment s’expliquer cette grande différence ? Dans aucun tableau ou graphique n’est faite mention des nuitées réalisées dans l’airbnb, pourtant ce type d’hébergement est de plus en plus plébiscité chez les voyageurs internationaux au Maroc. Un exploit, en fait, de la plateforme qui donne Marrakech sixième de son top 10, avant Salvador au Brésil, Paris, Dusseldorf en Allemagne et les Canaries espagnoles. Ce qui implique logiquement qu’une grande partie des touristes répertoriés à l’arrivée aux frontières vont dans les appartements meublés, qu’ils soient des touristes ou des MRE. En témoigne le taux croissant des structures marocaines mises en ligne pour la location airbnb. L’absence d’un outil de mesure à ce sujet représente une lacune non négligeable influant grandement sur les statistiques publiées. Peut-être qu’une estimation approximative réaliste serait la bienvenue.

L’option airbnb est devenue si alléchante et rentable sans souci qu’elle pourrait constituer un business modèle à suivre. Peut être que les établissements classés gagneraient à s’y frotter de plus près pour échapper à la dégringolade du taux de nuitées, qu’ils soient des hôtels classiques, clubs all-inclusive, Riads ou boutiques hôtels. Vu la facilité de la formule qui trouve toujours preneur, ils gagneraient eux aussi à investir dans les appartements meublés. Pourquoi pas, du moment que bons nombre de promoteurs marocains sont engagés dans ce segment d’hébergement aujourd’hui incontournable ? Nos chaînes Hôtels & Resort Marocaines devraient également s’y mettre alors.

Voilà une excellente opportunité pour atteindre si possible 10 à 13 millions de visiteurs potentiels sur un total de 20 à 26 millions d’ici 2030-2035. Avec des impacts sur la location d’appartement pour les citoyens dans les centres des villes touristiques !!!

Trop fort pour le croire !

Autrement, la nécessaire transition du Tourisme d’hébergement au Maroc est en effet très importante à l’heure actuelle, en regard du plébiscite des Riads de plus en plus nombreux et l’explosion des logements meublés. Automatiquement, les statistiques devraient en répercuter le taux d’occupation qui, jusqu’ici, échappe malheureusement au livré chiffré du ministère du Tourisme et de l’Observatoire du Tourisme qui devraient, logiquement, incorporer les retombées de ce type d’hébergement en termes de nuitées et de recettes qui, selon l’estimation des experts, oscillent entre 5 et 7 millions de nuitées par an. Un chiffre qui est quand même considérable.

Face à cette mutation, il devient impératif d’ajuster en effet nos statistiques touristiques. Comprendre le nombre croissant de nuitées dans ces hébergements alternatifs échappant aux radars devient crucial pour évaluer l’impact économique global. Oui, il est essentiel de partager les mesures requises pour capturer pleinement les retombées économiques positives de cette transition. Cela inclut une mise à jour des méthodologies de collecte de données et une collaboration étroite avec les acteurs du secteur.

N’empêche que cette évolution prometteuse offre de nouvelles opportunités pour positionner le Maroc en tant que destination touristique innovante et attrayante.

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