28 avril 2024

Faut-il revoir la saisonnalité des festivals ?

Avec le grand retour des festivals tous genres, la problématique du timing bousculé se repose avec acuité. La majorité a lieu en même temps, excepté le Festival de Fez qui, exceptionnellement cette année, se déroulera en septembre. En programmant un festival, le client perd souvent les autres avec un manque à gagner pour les destinations hôtes.

Or, une redistribution décalée intelligente de ces festivals bien à l’avance par le ministère de la Culture serait opportune et beaucoup plus rentable pour l’économie locale, notamment le tourisme. Pour la bonne raison que le déroulement de tous les festivals au Maroc a une plus-value certaine sur le tourisme et les arts dans leurs différentes expressions. Encore que le Maroc peut bien compter sur le tourisme festif à travers les festivals déjà répertoriés et dont la plupart sont encouragés par l’Onmt. Nul ne peut en ignorer les bienfaits sur la dynamique économique de nos villes, encore qu’ils devraient figurer sur les produits d’appel culturels du ministère du Tourisme avec une insistance particulière sur le rôle soutenu que les délégation régionales du Tourisme peuvent jouer à ce niveau. 

Bien sûr, on peut s’interroger sur l’apport touristique réel de la plupart de ces festivals, pour la plupart des moussems plutôt privilégiés par les nationaux que par les touristes eux-mêmes, certainement parce qu’ils ne sont souvent pas dotés d’une stratégie de communication pouvant cibler également les touristes étrangers.

C’est le cas de Marrakech où de grandes célébrités mondiales y débarquent chaque année à l’occasion du Festival International du Film, et passent des jours dans des palaces offrant le luxe et le confort. Sont-elles pour autant informées des festivals de la région si ce n’est par pur hasard. Tout un travail est à refaire à ce sujet…

On peut, toutefois, se demander pourquoi les touristes boudent nos festivals… Or, la dimension artistique et culturelle des vacances constitue une attraction importante pour les visiteurs et peut représenter une opportunité de développement pour la plupart des destinations touristiques de notre pays. Seulement au Maroc, le client une fois dans son hôtel, demeure dans l’ignorance de tout ce qui se passe en termes de festivals organisés pendant son séjour. Les hôteliers affichent rarement les programmes. Leur seul souci, garder le touriste à l’hôtel et augmenter leur chiffre d’affaires.

A part Marrakech, Fez, Agadir, Essaouira et quelques villes du Nord qui drainent un nombre important de touristes, le reste des festivals ne font rien pour les attirer. A qui incombe la faute ?  

La faute est sûrement liée à la programmation et à la stratégie de communication des organisateurs.  On constate une  absence  totale de coordination entre les différents intervenants: ministère du Tourisme et de la Culture, agents  de voyages, hôteliers et transporteurs touristiques.

A Essaouira, pendant le festival de Gnaoua ou, par contre à Fez pendant le festival des musiques sacrées du monde, parvenir à trouver un logement relève d’une épreuve bien délicate. En  effet, les capacités hôtelières de ces deux destinations atteignent très vite leur seuil de saturation. Il demeure toutefois incontestable que la ville où se déroulent le festival et ses environs doivent pouvoir absorber un flux massif de festivaliers dans un espace temps très limité. Le développement du festival est donc  largement tributaire des capacités touristiques du lieu où il se déroule.  A l’heure actuelle, ces aspects sont rarement pris en considération dans les programmes de développement touristique et culturel régional, parce que ces deux secteurs pris individuellement sont vus dans une perspective sectorielle étroite. Pourtant, il est de plus en plus évident que la culture et le tourisme peuvent former ensemble un duo puissant pour attirer des touristes.

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